Un niveau record de plus de 8 Français sur 10 comptent désormais sur leur épargne pour vivre à la retraite

La promulgation de la réforme des retraites par Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi. - Joel Saget-AFP
À l'approche de la fin du conclave sur les retraites prévue le 17 juin, les Français ont visiblement peu d'espoir de voir les partenaires sociaux s'entendre sur des solutions pour équilibrer durablement le régime par répartition.
Selon une enquête de l'Ifop pour Altaprofits parue ce jeudi, les actifs ont de moins en moins confiance dans la capacité du système actuel alors que près de trois quarts d'entre eux (72%, +3 points en six mois) pensent que leur niveau de vie va diminuer une fois à la retraite. Dans ce contexte, 85% des sondés pensent qu'il sera nécessaire d'épargner de leur côté pour se constituer un revenu supplémentaire.
"Il y a un pessimisme ambiant et une vraie prise de conscience qu'il faut se prendre en main individuellement", observe Catherine Baudeneau directrice marketing offre et communication d'Altaprofits.
De plus en plus de Français pour une part de capitalisation
Dans le détail, 28% des actifs comptent uniquement sur leur pension de retraite provenant du système par répartition pour assurer leur niveau de vie, une proportion en baisse de 11 points en six mois.
Près de la moitié (47%, +7 points) juge en revanche que le système de retraite sera la source majoritaire de leurs revenus mais qu'ils devront avoir un complément de capitalisation issu de leur épargne ou de leurs placements financiers ou immobiliers. Pour 15% des actifs sondés, leurs revenus se partageront à parts égales entre leur pension provenant du système par répartition et leur épargne. Enfin, 10% estiment que leurs revenus proviendront majoritaire de leur épargne et de leurs placements et que leur pension de retraite du régime par réparition ne sera qu'un complément.
À cet égard, un tiers des actifs (34%) déclarent avoir l'intention de souscrire un Plan épargne retraite (PER) tandis que 19% affirment en détenir déjà un. À l'inverse 47% des actifs sont réfractaires au PER, principalement parce qu'ils disent avoir d'autres priorités financières (33%), parce qu'ils déplorent que les fonds soient bloqués jusqu'à la retraite (29%) ou encore parce qu'ils ne sont pas convaincu que la fiscalité du produit soit réellement avantageuse (25%).
Les Français prêts à investir dans la défense?
Au-delà d'épargner pour leur retraite, les Français sont-ils prêts à investir leur épargne pour soutenir la défense? Si le gouvernement a annoncé en mars la création d'un produit dédié au financement de ce secteur, seuls trois Français sur dix (29%) se disent à ce stade prêts à y placer une partie de leurs économies. Il s'agit surtout d'épargnants masculins (36% y sont favorables), jeunes (37% des 18-24 ans), cadres (46%), appartenant aux catégories aisées (36% des CSP+) et étant diplômés du supérieur (46%).
Pour Catherine Baudeneau, cette proportion de 29% n'est "pas si mal" sachant qu'"on ne connaît pas encore" les contours de ce nouveau produit d'épargne.
À l'inverse, 71% de Français qui n'ont pas l'intention d'investir leur épargne dans des produits dédiés à la défense. Parmi eux, un quart (24%) estiment que le financement de ce secteur doit uniquement relever de l'État et des impôts. 18% craignent par ailleurs que ces placemenets soient trop risqués et 14% indiquent qu'ils vont à l'encontre de leurs principes éthiques.