Retraites: Gérald Darmanin plaide pour l'instauration d'une "part de capitalisation"

"Le sujet principal de la France, c'est sa dépense sociale." Face à l'ampleur du déficit public, Gérald Darmanin a appelé ce vendredi à réformer le modèle social, à commencer par les retraites:
"Il n'y a pas de programme économique de baisses de dépenses ou de baisses d'impôts s'il n'y a pas de programme économique qui vise à réformer les retraites", a estimé le ministre de la Justice sur BFMTV.
Il a notamment plaidé pour "mettre fin à notre système général par répartition parce qu'il est fondé sur notre démographie et que cette démographie n'est pas celle d'il y a trente ans".
"On doit y mettre une part, au moins au début, de capitalisation", a-t-il indiqué.
Financer la transition par la vente de participations de l'État dans certaines entreprises
Reste à savoir comment s'opérerait cette transition. Car basculer vers un système de retraites hybride pourrait impliquer un double paiement de cotisations des actifs: un premier pour leur retraite future et un second pour financer les pensions des retraités actuels. Pour éviter cet écueil, Gérald Darmanin propose que l'État finance la transition en vendant des actions qu'il possède dans certaines entreprises:
"L'État possède 80 milliards d'euros d'actions dans des entreprises" où il n'a rien à y "faire", a-t-il jugé, citant notamment Orange et Engie.
La manne dégagée par la vente de ces actions pourrait ainsi être utilisée "pour permettre un premier pas vers la capitalisation du système de retraites". Une réforme d'autant plus souhaitable selon lui que les actifs ne parviennent plus à augmenter suffisamment leur niveau de vie en travaillant à cause de "la différence entre le salaire brut et le net" qui est "trop important".
Dès lors, "si on veut réduire ces cotisations, il faut remplacer une partie de la retraite par répartition par de la capitalisation", a martelé Gérald Darmanin.
Pour le minsitre de la Justice, "l'essentiel de notre problème" de déficit est la dépense sociale. "Ça ne veut pas dire que l'État ne doit pas faire d'économies, il doit en faire. Mais c'est le champ social qui doit faire les économies principales" car "sur 100 euros d'argent public dépensé, plus de la moitié c'est notre système social", a-t-il rappelé.