"Un peu moins de 200 euros par mois": comment bien investir de 20 à 60 ans pour préparer sa retraite

En plein conclave sur les retraites, la question de la capitalisation refait surface pour compléter les droits acquis via le régime par répartition. Et il ne faut pas attendre d'approcher l'âge de départ pour s'y intéresser.
Dès la vingtaine, les étudiants ou jeunes actifs peuvent déjà "commencer à appréhender le fonctionnement de l'impôt, maîtriser leurs finances personnelles et apprendre à utiliser ou comprendre le fonctionnement des enveloppes fiscales d'investissement comme l'assurance-vie, le plan d'épargne action (PEA) ou le plan d'épargne retraite (PER)", explique Félix Rivierre, directeur Conseil chez Goodvest.
S'il invite les jeunes adultes à prendre date, le spécialiste estime qu'il ne s'agit pas encore de placer des centaines ou milliers d'euros sur des dispositifs d'épargne retraite ou de capitalisation mais plutôt d'"investir sur soi":
"Cela veut dire qu'on se paye une formation ou des expériences à l'étranger qui peuvent produire des opportunités professionnelles ou business à long terme, ce qui est important pour la retraite."
Faire attention aux frais des enveloppes fiscales
C'est dans la décennie suivante que les actifs doivent véritablement commencer à comprendre le fonctionnement des retraites, ce qui est le cas de seulement un quart des Français selon une récente étude de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). C'est aussi la période de la vie active où une partie de la capacité d'épargne de précaution peut être fléchée vers les enveloppes fiscales citées plus haut tout en veillant "aux frais qui viennent impacter très fortement l'évolution du capital à long terme", insiste Félix Rivierre.
"Dans l'assurance-vie et le PER, on a maintenant des accompagnements à travers des gestions déléguées et ça peut avoir des petites couches de frais. Mais on a quand même des systèmes de gestion pilotée qui sont extrêmement compétitifs, notamment chez les acteurs en ligne par rapport aux acteurs plus traditionnels."
Le PER comme levier de réduction de la fiscalité
Dès 45 ans, il est possible de bénéficier d'un entretien individuel pour la retraite (ou EIR) gratuit avec un expert afin de faire un bilan de mi-parcours sur les droits déjà acquis d'une part et d'explorer les différents scénarios possibles pour la suite de la carrière professionnelle.
"De 40 à 50 ans, c'est une tranche d'âge charnière et c'est là qu'il faut vraiment appuyer sur l'accélérateur en matière d'épargne", affirme le représentant de Goodvest. Ainsi, il recommande de s'orienter vers le PER en sa qualité de "levier de réduction de la fiscalité", d'autant plus si le particulier se situe dans des tranches marginales d'imposition élevées, à savoir au-delà de 30%.
"Quand on cherche à constituer un capital de 250.000 euros à la retraite, si on commence à 30 ans, c'est un peu moins de 200 euros par mois qu'il faut mettre et si on commence à 50 ans, c'est presque 800 euros, explique-t-il. L'effort d'épargne n'est pas le même et il est important car il vient amputer le pouvoir d'achat quotidien."
À côté du PER, un socle d'épargne de précaution et des dispositifs type assurance-vie ou PEA doivent permettre de conserver des fonds à disposition, par exemple pour aider ses enfants.
"Dérisquer" après 60 ans
La cinquantaine représente déjà la dernière ligne droite vers le départ à la retraite. À partir de 55 ans, les différents régimes envoient tous les cinq ans des estimations qui font office d'état des lieux des droits acquis et qui aident à anticiper sa trajectoire. Comme pendant la trentaine et surtout la quarantaine, il est conseillé d'alimenter massivement ses différents outils fiscaux, du PER à l'assurance-vie en passant par le PEA.
En entrant dans la soixantaine, le futur retraité doit également réviser sa stratégie d'investissement. "Année après année, on arbitre, on vend un peu d'actions et on achète un peu de monétaire, d'obligataire voire même de support garanti et on se dérisque progressivement", ajoute Félix Rivierre.
"Mais attention: on ne se "dérisque" pas totalement parce qu'on peut aussi avoir des horizons encore longs à la retraite et on peut se projeter pour la transmission."