Bien préparer sa retraite: quelles stratégies d'investissement adopter à partir de 50 ans?

Alors que le "conclave" sur les retraites vient de débuter difficilement, il devient évident pour la plupart des Français que tout miser sur les pensions ne suffira pas à couvrir leur retraite. Placer de l'argent en vue de cette échéance devient de plus en plus naturel, même si ce n'est pas encore systématique.
"Le poids de la capitalisation en France reste faible", relève pour BFM Business Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'Épargne. La capitalisation ne représente que 2,5% des pensions distribuées aux Français, pour un montant total de 340 milliards d'euros. C'est à mettre en regard avec les autres pays européens où environ 15% des retraites sont versées par capitalisation."
Mais alors que vous avez peut-être mis de l'argent de côté depuis le début de votre carrière, comment faire atterrir ses placements à mesure que vous vous rapprochez de votre retraite?
PER, assurance-vie et PEA, le trio gagnant du portefeuille
"À partir de 55 ans, il faut continuer dans la dynamique de capitalisation. Il faut continuer à utiliser massivement les outils fiscaux (assurance-vie, PEA, PER)", nous explique Jean-Baptiste de Pascal, directeur général délégué chez Groupe Inter Invest.
PER, assurance-vie, PEA... Ces placements ouverts au cours de la vie professionnelle ne "s'opposent" pas, "mais se complètent", précise Jean-Baptiste de Pascal.
"A 55, 60 ans, les placements à privilégier dépendent d'où en est la constitution de mon patrimoine et de l'atteinte ou non des plafonds d'abattement par exemple sur l'assurance-vie", poursuit toutefois Jean-Baptiste de Pascal.
Onze millions de Français ont ainsi souscrit un PER, instauré par la loi Pacte. Ce dernier est modulable dans le sens où les versements ne sont pas automatiques, ces derniers font l'objet de déductions fiscales dans la limite d'un plafond annuel, et il peut financer la dépendance à l'âge de la retraite.
L'assurance-vie permet aussi une épargne modulable. Elle est intéressante pour la partie successorale puisqu'elle permet un abattement en cas de transmission. Elle engendre toutefois des frais plus élevés.
Le PEA ne permet lui pas d'avantage successoral, mais en permettant l'investissement en titres, il élargit le champ d'action.
"'Dérisquer' ses allocations financières"
Au tournant de la soixantaine, il faut cependant adapter sa stratégie, par exemple délaisser les titres, conseille ainsi sur BFM Business Félix Rivierre, directeur Conseil chez Goodvest.
"Dans une perspective de retraite imminente, en fonction du scénario retenu; il est plus prudent de 'dérisquer' ses allocations financières. On arrête d'être 90% en actions", confie ce dernier.
Concrètement il s'agit de vendre année après année ses actions en se tournant vers des supports moins risqués, types placements obligataires ou monétaires. "Attention il ne faut pas se "dérisquer" totalement, car on peut avoir des horizons encore longs", nuance toutefois le coach en placements.