BFM Patrimoine
Placements

Plan épargne retraite: Bercy veut lutter contre des frais jugés excessifs

placeholder video
Les banques et assurances ont signé un accord avec Bercy pour publier un tableau standardisé des frais des PER, jugés excessifs et pas assez transparents par le ministère de l'économie.

Les professionnels de la banque et de l'assurance se sont mis d'accord mercredi, sous l'égide de Bercy, pour publier dans un tableau standardisé l'ensemble de leurs frais concernant les Plans d'épargne retraite (PER), jugés jusqu'à présent excessifs.

"Si on veut vraiment que les frais soient réduits, il faut de la concurrence entre les différents produits, entre les différents producteurs. Et que cette concurrence, pour qu'elle fonctionne, elle doit être totalement transparente", a expliqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lors d'un point presse téléphonique.

Ce tableau "unique" doit entrer en vigueur le 1er juin 2022 et il "sera simple, clair et lisible pour l'ensemble des consommateurs", alors qu'"aujourd'hui, c'est extrêmement compliqué d'arriver à s'y retrouver", a-t-il promis. Vantant ce produit lancé en 2019 par le gouvernement dans le cadre de sa loi Pacte, le ministre a déclaré que 4,3 millions de Français étaient titulaires d'un PER pour 48,5 milliards d'euros d'encours fin septembre 2021, soit plus que les 3 millions et 30 milliards d'euros initialement visés pour 2022.

Des frais de gestion jusqu'à 2 à 3% de l'encours

Il a cependant jugé qu'il reste "un dernier obstacle sur la voie du développement de masse des plans d'épargne retraite", celui des frais de gestion et de suivi. Il a pour exemple cité des frais de gestion annuels pouvant atteindre 2 à 3% de l'encours et des frais de versement à 1%, ce qui "fait cher le clic".

C'est encore sans compter les factures supplémentaires en cas d'abondement ou de transfert d'un compte à un autre. Pire, il est aujourd'hui impossible pour un épargnant de savoir précisément combien il devra débourser.

"Cette transparence au service des épargnants témoigne de la volonté de l'ensemble des acteurs de continuer à développer l'attractivité du PER et de l'assurance vie", a réagi dans un communiqué la Fédération bancaire française.

Calqué en partie sur le modèle de l'assurance vie, qui disposera également au 1er juin d'un tableau pour aider à comparer les offres, le PER vise à inciter les Français à investir dans l'économie afin de compléter leurs pensions de retraite, en permettant de défiscaliser les sommes versées dessus. En échange, sauf à quelques exceptions, les fonds sont bloqués jusqu'à la retraite, contrairement à l'assurance vie, beaucoup plus liquide. Fin septembre, le ministre avait dénoncé, à l'occasion d'un point presse, des frais "trop élevés", faisant suite à un rapport publié un peu plus tôt par le comité consultatif de secteur financier (CCSF).

P.L. avec AFP