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Les fonds des Livrets A serviront à financer les très coûteux réacteurs nucléaires EPR, la France attend désormais le feu vert de Bruxelles

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Les milliards d'euros déposés sur les Livrets A sont historiquement dédiés en premier lieu au logement social.

La Caisse des dépôts (CDC) a franchi une nouvelle étape dans la mise à disposition pour le financement de nouvelles centrales nucléaires des milliards d'euros déposés sur les Livrets A, dédiés en premier lieu au logement social, a annoncé jeudi son directeur général Olivier Sichel.

"On s'est mis d'accord avec Bercy et puis EDF sur le recours au Fonds d'épargne" pour le financement de nouveaux réacteurs EPR, a déclaré Olivier Sichel lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).

"Maintenant, l'Etat français va présenter sa copie à Bruxelles pour obtenir l'accord sur la maquette financière globale", a-t-il continué, sans préciser de détails financiers.

Le Fonds d'épargne centralise et gère 59,5% de l'épargne réglementée des Français déposée sur les Livrets A, les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) et les Livrets d'épargne populaire (LEP). L'enveloppe est d'environ 400 milliards d'euros.

100 milliards d'euros

Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L'autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d'État) et dans des actions de sociétés cotées, dont la "Caisse" ne donne pas la liste complète.

Le nucléaire "fait partie évidemment de notre souveraineté énergétique", a rappelé Olivier Sichel.

Le gouvernement français a acté début juin le programme de construction de six nouveaux réacteurs EPR de grande puissance à horizon 2038.

L'évaluation des coûts de ce programme n'est pas encore complète, mais le ministre chargé de l'Énergie Marc Ferracci, aujourd'hui démissionnaire, avait fixé en février les ordres de grandeur, en évoquant un coût "en dessous de 100 milliards d'euros".

Olivier Sichel s'est par ailleurs dit prudent face à une éventuelle prochaine crise financière, estimant que les investissements colossaux dans l'intelligence artificielle aujourd'hui créaient un parallèle avec la bulle internet à la fin des années 90, et précisé que le bénéfice net de la "Caisse" devrait avoisiner 5 milliards d'euros en 2025.

OC avec AFP