Enchères: presque 2 millions d'euros pour une rarissime pièce romaine à l'effigie de Brutus

La pièce en or frappée du visage de l'un des assassins de Jules César avait été mise à prix à plus de 800.000 euros.

Une pièce d'or romaine très rare à l'effigie de Brutus, le plus célèbre des assassins de Jules César, a été mise aux enchères ce lundi à Genève, avec une mise à prix de plus de 800.000 euros.

Elle a finalement été vendue 1,98 million d'euros, commission de vente comprise, "à un collectionneur européen à la suite d'une intense bataille entre huit enchérisseurs en ligne", a indiqué dans un communiqué la société Numismatica Genevensis, responsable de la vente.

"Un numismate a les yeux qui brillent quand il a une pièce comme ça dans les mains" car cet aureus, la monnaie d'or romaine, est "un morceau d'histoire" lié aux derniers chapitres de la République romaine, explique à l'AFP Frank Baldacci, le directeur de Numismatica Genevensis, responsable de la vente.

Une pièce d'or romaine à l'effigie de Brutus exposée à la salle des ventes Numismatica Genevensis à Genève, en Suisse, le 4 décembre 2024. © Fabrice COFFRINI / AFP

Cette pièce a été frappée en 43-42 avant JC par "Brutus et ses amis qui ont assassiné Jules César" en mars 44 avant JC, détaille-t-il. Brutus était aussi le fils adoptif du premier empereur romain. Elle pèse 8 grammes et a une dimension similaire à celle d'un euro.

La pièce a été frappée peu de temps avant la bataille très célèbre de Philippes, que Brutus a perdu contre Marc-Antoine et Octave et à l'issue de laquelle il s'est "donné la mort", avait expliqué Frank Baldacci.

L'aureus a voyagé à travers les siècles, passant de main en main, à l'abri des regards.

La pièce n'a refait surface que dans les années 1950 lorsqu'elle est publiée dans un catalogue d'un collectionneur privé. Elle est réapparue par la suite lors d'enchères en 2006 à Zurich, où elle est vendue à un autre collectionneur privé pour 360.000 francs suisses.

"C'est une monnaie qui revient sur le marché après une génération. Ce sont des pièces excessivement rares et la possibilité de l'acquérir est tout aussi rare", relève Frank Baldacci.

OC avec AFP