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"Les augmentations de cotisations et de salaire minimum ont provoqué un choc": le chômage britannique au plus haut depuis 4 ans

Le Premier ministre britannique Keir Starmer prend la parole lors d'une visite à la mosquée The Hub - Solihull à Solihull, dans les West Midlands, le 8 août 2024.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer prend la parole lors d'une visite à la mosquée The Hub - Solihull à Solihull, dans les West Midlands, le 8 août 2024. - Joe Giddens / POOL / AFP

Alors que le salaire minimum a augmenté de plus de 6% en avril, l'Office national des statistiques a observé une nouvelle hausse du taux de chômage au Royaume-Uni qui est désormais au plus haut depuis juillet 2021.

Le taux de chômage a de nouveau progressé au Royaume-Uni, à 4,6% lors des trois mois achevés en avril, signe d'un ralentissement du marché du travail dans la foulée de hausses des cotisations patronales.

Le taux de chômage a progressé de 0,1 point, ce qui le porte à un plus haut depuis juillet 2021, a annoncé mardi l'Office national des statistiques (ONS).

Les entreprises ont pâti en avril de l'entrée en vigueur d'une hausse des cotisations patronales, prévue par le premier budget du gouvernement travailliste dévoilé à l'automne.

Le mois d'avril a également vu le début des droits de douane réciproques de 10% imposés au Royaume-Uni et à d'autres pays par le président américain Donald Trump.

"Le marché du travail continue de ralentir, avec une baisse significative du nombre de salariés", a constaté Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.

"Les fortes augmentations des cotisations patronales" mais aussi "du salaire minimum (...) ont sans aucun doute provoqué un choc parmi les entreprises", ont réagi dans un communiqué les Chambres de commerce britanniques (BCC).

Les salaires avaient en effet fortement augmenté dans le sillage de la hausse de 6,7% du salaire minimum à 12,21 livres (14,43 euros) de l'heure qui a pris effet en avril, a déclaré l'Incomes Data Research. Un niveau bien supérieur au Smic français qui est de 11,88 euros.

"Un ralentissement en cours"

Selon les analystes, la hausse du chômage, à laquelle s'ajoute un ralentissement de la croissance des salaires, devrait inciter la Banque d'Angleterre (BoE) à poursuivre ses baisses de taux d'intérêt.

La BoE a abaissé le mois dernier son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les surtaxes douanières américaines étaient susceptibles de faire ralentir l'inflation britannique et de freiner l'activité économique dans le pays.

Cette décision avait toutefois été prise avant l'annonce, le même jour, d'un arrangement commercial de principe entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis pour réduire les droits de douane.

Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,7% au premier trimestre, mieux qu'attendu.

Mais si "la croissance économique peut paraître robuste en surface (...) les statistiques du marché du travail soulignent qu'un ralentissement est bel et bien en cours", a résumé Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot.

Frédéric Bianchi (avec AFP)