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Le confinement a fait baisser le taux de chômage au 2ème trimestre

Un chômeur au sens du BIT (bureau international du travail) n'est pas forcément inscrit à Pôle emploi, et inversement.

Un chômeur au sens du BIT (bureau international du travail) n'est pas forcément inscrit à Pôle emploi, et inversement. - Pascal Guyot - AFP

Le taux de chômage a baissé de 0,7 point au 2e trimestre. Une baisse en "trompe l'oeil" imputable au confinement, précise l'Insee. Durant cette période, nombre de chômeurs n'étaient pas en mesure de rechercher activement un emploi.

Au deuxième trimestre 2020, le nombre de chômeurs au sens du BIT (bureau international du travail) diminue de 271.000, à 2,0 millions de personnes, selon des chffres publiés par l'Insee. Le taux de chômage au sens du BIT baisse ainsi sur le trimestre de 0,7 point, à 7,1 % de la population active en France (hors Mayotte), après déjà –0,3 point le trimestre précédent.

Le taux de chômage augmente pour les moins de 25 ans

Le taux de chômage diminue nettement pour les 25-49 ans (–0,8 point) et les 50 ans et plus (–1,0 point) mais il augmente pour les moins de 25 ans (+1,8 point). Le taux de chômage diminue plus fortement pour les femmes (–1,1 point) que pour les hommes (–0,3 point).

Au deuxième trimestre, la baisse du taux de chômage résulte d'un fort recul du nombre de personnes sans emploi en recherche active d'emploi pendant la période de confinement.
Au deuxième trimestre, la baisse du taux de chômage résulte d'un fort recul du nombre de personnes sans emploi en recherche active d'emploi pendant la période de confinement. © Insee

Une baisse du chômage inhérente à sa définition

"Cette nette baisse du chômage, alors que l'emploi chute dans le même temps, est inhérente à la définition même du chômage".

De fait, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui satisfait aux trois critères suivants: être sans emploi pendant une semaine donnée ; être disponible pour travailler dans les deux semaines à venir ; avoir effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

La baisse du chômage : un effet du confinement

"Au deuxième trimestre, la baisse du taux de chômage résulte en fait d'un fort recul du nombre de chômeurs en recherche active d'emploi pendant la période de confinement", explique l'Insee. Cette période a en effet fortement affecté leurs comportements de recherche sur la première partie du trimestre (pour les personnes sans emploi dont le secteur d'activité privilégié est à l'arrêt par exemple).

Au total, au deuxième trimestre 2020, la nette baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi qui l'emporte sur l'effet de hausse du nombre de personnes sans emploi.

Parmi les personnes inactives au sens du BIT, 2,5 millions souhaitent un emploi sans être considérées au chômage: elles constituent le halo autour du chômage, selon l'Insee.

Parmi les personnes inactives au sens du BIT, 2,5 millions souhaitent un emploi sans être considérées au chômage : elles constituent le halo autour du chômage. Leur nombre bondit de 767 000 par rapport à un premier trimestre 2020 déjà en nette hausse (+44 000).
Parmi les personnes inactives au sens du BIT, 2,5 millions souhaitent un emploi sans être considérées au chômage : elles constituent le halo autour du chômage. Leur nombre bondit de 767 000 par rapport à un premier trimestre 2020 déjà en nette hausse (+44 000). © Insee
"Leur nombre bondit de 767.000 par rapport à un premier trimestre 2020 déjà en nette hausse (+44.000). La très forte augmentation du halo concerne principalement les personnes inactives qui se déclarent disponibles pour travailler mais ne sont pas en recherche active d'emploi (+709.000)" souligne l'institut de la statistique.

Entre fin mars et fin juin 2020, selon l'Insee, l’emploi salarié du secteur privé avait reculé de 0,6 %, soit 119.400 destructions nettes d'emploi, après déjà 497.500 en moins le trimestre précédent. Sur un an, l'emploi salarié privé s'est replié de 2,5 %, soit −480.800 emplois, soit son niveau de la fin juin 2017.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco