Argentine: le président Javier Milei défend au Parlement un budget "déficit zéro"

Le président argentin, Javier Milei, devant le Parlement à Buenos Aires le 1er mars 2024 - JUAN MABROMATA / AFP
Le président ultralibéral argentin Javier Milei a défendu dimanche son budget 2025 au Parlement, réaffirmant l'objectif sacro-saint d'un "déficit budgétaire zéro", et prévenant les parlementaires qu'il opposerait son veto présidentiel "à tous les projets" de loi menaçant cet équilibre.
"Nous opposerons notre veto à tout projet qui menace l'équilibre budgétaire", a mis en garde Javier Milei face aux chambres réunies du Parlement, avec lequel l'exécutif a eu ces dernières semaines plusieurs passes d'armes -avec des succès divers- pour faire passer des législations.
Javier Milei n'a, lors d'un discours aux airs de cours magistral d'économie, pas énoncé d'objectif chiffré pour 2025.
Il n'y a rien, mais rien de plus appauvrissant pour les Argentins que le déficit budgétaire", a martelé le président.
Il a annoncé un projet de loi visant à changer "pour toujours" la préparation d'un budget: "le déficit a toujours été le résultat d'une réflexion d'abord sur le montant à dépenser, puis sur comment le financer. Nous allons procéder à l'inverse, en réfléchissant d'abord à combien nous devons épargner, puis voir combien nous pouvons dépenser."
Première présentation d'un budget par le président au Parlement
C'est la première fois que le président présente le budget au Parlement -c'est d'ordinaire le ministre de l'Economie. Un geste qualifié "d'historique" par M. Milei lui-même. Normalement le chef de l'Etat ne s'adresse au Parlement que lors de son investiture ou de l'ouverture annuelle de la session parlementaire.
Ce geste symbolique s'inscrit dans un contexte de bras de fer répétés ces dernières semaines entre l'exécutif et le Parlement - où le petit parti libertarien de M. Milei est très minoritaire - pour faire avancer divers projets de lois ou décrets.
Avec certains succès pour le président argentin - comme sur un rattrapage de pouvoir d'achat des retraites, rejeté comme il le souhaitait. Mais aussi des revers, comme une enveloppe de "fonds réservés" (sans justification) pour l'agence de renseignements de l'Etat, retoquée par le Parlement.
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre, Javier Milei a appliqué une draconienne austérité budgétaire, qui a vu l'inflation hors contrôle (211% en 2023) décélérer progressivement autour de 4% mensuels (autour de 120% prédits à fin 2024), mais au prix d'une forte récession.