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Renault : fermeture de sites « inéluctable », si aucun accord avec les syndicats

Renault dit qu'il ne pourra pas rester sans rien faire s'il ne parvient pas à un accord de compétitivité avec les syndicats pour pérenniser ses usines françaises. Le constructeur ne précise pas les options à l'étude. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Ha

Renault dit qu'il ne pourra pas rester sans rien faire s'il ne parvient pas à un accord de compétitivité avec les syndicats pour pérenniser ses usines françaises. Le constructeur ne précise pas les options à l'étude. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Ha - -

Malgré des démentis publiques, la direction de Renault menace bien de fermer des usines en France si les syndicats ne signent pas d'accord de compétitivité. Renault propose notamment à ses salariés un gel des salaires pour 2013.

La menace est donc bien réelle. Oui, Renault devra fermer des usines si les syndicats du constructeur automobile ne signent pas l’accord de compétitivité qui leur est proposé. Un document de la direction du groupe, remis mardi aux représentants du personnel et qui comprend les propositions de la direction concernant cet accord, précise « qu'à défaut (de signature, NDLR), l'engagement de ne pas fermer de sites ne pourrait être tenu et des fermetures de site seraient inéluctables ».
A l'issue d'une nouvelle séance de négociations mardi, plusieurs organisations syndicales avait déjà déclaré que le directeur des ressources humaines (DRH) France du groupe avait évoqué la menace de la fermeture de deux sites s'il n'y avait pas d'accord, ce que Renault avait démenti mardi. « S'il n'y a pas d'accord, il est impossible de rester sans rien faire, tout est ouvert, nous serons amenés à étudier toutes les hypothèses possibles, mais pour l'instant il n'y a pas de plan B », a déclaré par la suite Gérard Leclercq, directeur des opérations France de Renault, sur la radio BFM Business.
Visiblement, les pressions gouvernementales sur Renault n’ont pas d’impact. Mercredi matin sur RMC et BFMTV, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici demandait au constructeur qu’il n’y ait « pas de licenciement, et pas de fermeture de site ». Plus tôt, c’est le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui affirmait qu’il était « hors de question que Renault ferme le moindre site en France ».

Renault imperméable à la pression

Des débrayages ont eu lieu mercredi dans plusieurs usines Renault à l'appel de syndicats dont la CGT, qui dénoncent un « chantage de la direction ». A Flins, usine emblématique de Renault, plusieurs centaines de salariés de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, se sont joints, dans le calme, à quelque 500 salariés de Renault pour des prises de paroles et un déjeuner commun. De nouveaux débrayages sont prévus le 29 janvier, à l'appel de la CGT, de la CFDT et de FO.
« Qu'il y ait des inquiétudes qui se manifestent, tout cela est parfaitement légitime », a déclaré Gérard Leclercq sur BFM Business. « Mais ce qu'il faut regarder, ce sont les engagements que l'on prend et ce que l'on souhaite obtenir dans le cadre d'un accord pour justement ne fermer aucun site en France ».
Pour faire face à ses difficultés, la direction du constructeur automobile a prévu de supprimer 7 500 emplois (sans licenciements) et demande un gel des salaires en 2013, et des augmentations en dessous de l’inflation pour les deux années suivantes. En échange d'un accord, Renault a promis de maintenir en activité toutes ses usines en France pendant la durée de l'accord et de renforcer leur niveau de production avec 80 000 véhicules supplémentaires qui seraient construits à l'horizon 2016 pour le compte des partenaires du groupe, notamment Nissan et Daimler. Renault souhaite parvenir à un accord fin janvier ou début février.

P.G avec Reuters