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Transports

Marseille : dix personnes en garde à vue pour avoir immobilisé un TGV

Le train aurait été immobilisé sur la voie par des jeunes qui participaient à un clip avec des fumigènes

Le train aurait été immobilisé sur la voie par des jeunes qui participaient à un clip avec des fumigènes - -

Dix personnes sont toujours en garde à vue pour avoir immobilisé un TGV à Marseille, dans une cité du 10e arrondissement. Ces jeunes affirment qu'ils ne voulaient pas attaquer le train mais se justifient en expliquant qu'ils participaient au clip d'un groupe de rap.

Après « l’attaque » du TGV Marseille-Nice samedi, 10 personnes, dont une moitié de mineurs, étaient toujours en garde à vue dimanche soir. Elles pourraient être déférées ce lundi au parquet. Des jeunes avaient en effet immobilisé le train en pleine voie à Marseille, au cœur de la cité Air Bel, dans le 10e arrondissement. Le TGV, parti de Paris et qui comptait 150 voyageurs, se dirigeait vers Nice où il est arrivé avec 2h de retard.
Selon des informations RMC, tout a en fait commencé par un clip de rap tourné à proximité de la voie, information ensuite confirmée lors des gardes à vue : les jeunes auraient voulu « faire du buzz » et non pas voler les passagers comme l’avait affirmé un syndicat de police.

« On n’a blessé personne »

Kofs, le chanteur du groupe de rap 11.43, tournait avec ses amis le clip qui a abouti à l’immobilisation du train. Pour lui, il y a plus de peur que de mal. « On a voulu faire un clip dans la cité, comme on a toujours fait. Les jeunes sont venus, ils ont participé au clip, comme on l’a toujours fait aussi, et voilà, ils se sont laissés emporter en montant sur les rails, mais en aucun cas en voulant rentrer dans les trains. C’est vrai qu’on s’est un peu amusés, on a fait un peu les fous, normal, mais rien de space. Nous, on a fait un clip, les jeunes nous ont suivi, et ils ont fait leur show, c’était histoire d’avoir un peu de fumée dans le clip, et basta. On n’a fait de mal à personne, on n’a blessé personne ».

« Personne ne voulait attaquer de passagers »

Joseph était, lui aussi, sur place au moment de l’incident. Sur RMC, il raconte comme ils ont immobilisé le train : « Le rappeur s’est mis en bas, les jeunes en haut, à côté du train, avec les lampes torches, les fumigènes, un peu de lumière, c’est joli, un beau clip quoi. Personne ne voulait attaquer de passagers, ce n’est pas ça du tout, il n’y avait pas vraiment de méchanceté, mais c’est vrai que quand on en parle entre nous, ça ne se fait pas », regrette-t-il.

« Ils se mettent en danger »

Maire UDI des 10e et 11e arrondissements de Marseille, Robert Assante est, lui, atterré. « Je trouve vraiment hallucinant qu’on puisse envisager, clip de rap ou pas, de pouvoir se mettre sur des rails SNCF pour y faire n’importe quoi. Ils se mettent eux-mêmes en danger, et ils mettent en danger des centaines de personnes à l’intérieur du TGV ».

« Il faut attendre un accident grave »

Sur place, pourtant, l’accès aux voies est très facile, comme le regrette Mehdi, un habitant de la Cité. « Le chantier est le deuxième rond-point de la cité d’Air Bel, en plein cœur de la cité. Les barrières ne servent vraiment à rien, elles sont par terre, le chantier est ouvert à n’importe qui. Toute personne qui voudrait monter sur les rails pourrait, même un enfant de 5 ans. Le vent a emporté certaines barrières, elles étaient au milieu de la route, personne n’est venu les remettre en place, rien n’a été fait, et les trains continuent de passer comme si de rien n’était. Ici, il faut attendre un accident grave pour qu’ils fassent quelque chose, mais il n’y a toujours pas eu de mort. Au moins, il pourrait y avoir un vigile pour qu’il puisse surveiller le passage, mais non, ils veulent économiser de l’argent et c’est tout ».

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La Rédaction

Mathias Chaillot avec Lionel Dian