Diesel : « une prime à la conversion » à l'étude

Le gouvernement français réfléchit à l'instauration d'"une prime à la conversion" afin d'inciter les automobilistes à abandonner les voitures diesel pour des véhicules moins polluants, a confirmé dimanche Arnaud Montebourg, qui différencie le dispositif d - -
Tout le monde s'accorde à dire que les véhicules les plus anciens roulant au gazole polluent le plus, mais les avis divergent sur la marche à suivre pour améliorer la situation. Tiraillés entre les impacts néfastes des moteurs diesels sur la santé et l'importance de cette technologie pour Renault et PSA, les ministres s'opposent sur le financement d'une "prime à la conversion" ciblée sur le gazole. Arnaud Montebourg, qui différencie le dispositif d'une "prime à la casse", est favorable à l'instauration d'"une prime à la conversion" afin d'inciter les automobilistes à abandonner les voitures diesel pour des véhicules moins polluants Dans une lettre adressée à la Cour des comptes, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a émis l'idée d'une « aide au remplacement des véhicules les plus émetteurs de particules par des véhicules peu polluants bénéficiant du bonus écologique ». « Nous sommes opposés aux primes à la casse car ça a été une drogue qui a précipité nos constructeurs dans la difficulté. Ça fait trop de dégâts », a expliqué le ministre du Redressement productif. « Les primes à la casse qui garnissent les carnets de commandes des constructeurs qui ne sont pas français ne m'intéressent pas au nom du 'Made in France' que je défends », a-t-il poursuivi. « Notre souhait est de trouver une formule qui permette non pas d'attaquer le diesel, parce qu'attaquer le diesel, c'est attaquer notre industrie, c'est attaquer nos emplois, c'est attaquer le 'Made in France' », a souligné Arnaud Montebourg. « Plutôt que pénaliser les automobilistes, les constructeurs (...), je préfère que nous incitions à la conversion ». « Rien n'est décidé », a ajouté le ministre, en soulignant la nécessité d'un « consensus » sur la question. Le gouvernement attend les conclusions, au printemps, du Comité pour la fiscalité écologique installé le 18 décembre dernier sous la présidence de l'économiste Christian de Perthuis.
« Il faut arrêter de produire des véhicules diesel »
Pour Denis Baupin, vice-président de l'Assemblée Nationale, député de Paris, il faut mettre fin aux avantages fiscaux liés au diesel. « Il faut supprimer les niches fiscales favorables au gazoil, explique l’élu. Il faut arrêter de produire des véhicules diesel. Ensuite il faut que les responsables ceux qui se sont enrichis en vendant ces véhicules nocifs soient mis à contribution. Il faut qu’on accompagne les usagers vers d’autres forme de mobilité comme en Belgique par exemple avec la gratuité des transports collectifs pour ceux qui abandonnent des véhicules polluants ».
« On ne peut pas se passer du diesel du jour au lendemain »
Claude Fournis est concessionnaire en Normandie, membre du directoire de la branche concessionnaire à la Chambre Nationale des Professionnels de l'Automobile. Selon lui, il faut revoir la fiscalité sur le diesel mais peut-être pas dans la précipitation. « Je pense que ce n’est pas le moment. On ne peut pas du jour au lendemain se passer du diesel comme ça. Il y aura des problèmes de production. Les usines sont calibrées pour produire du diesel et ne peuvent pas se reconvertir. Je suis très sceptique car aujourd’hui, les moteurs diesel dernière générations sont très propres. La voiture reste incontournable pendant des dizaines d’années encore ».
Le diesel en France:|||
80% de la consommation de carburants
60% du parc automobile
40 000 décès par an dus aux particules fines
L'essence, est aujourd'hui taxée à hauteur de 0,86 euro par litre, contre 0,65 euro en moyenne pour le diesel.