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Négociations commerciales: la FNSEA accuse des distributeurs de "contourner la loi"

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La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, affirme que certains distributeurs essaient de "contourner la loi" en refusant de payer "la juste part" des agriculteurs dans le cadre des négociations commerciales.

A quelques heures de la fin des négociations commerciales entre les grandes surfaces et leurs fournisseurs, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a dénoncé ce mercredi celles qui "essaient de contourner la loi" sans payer "la juste part" des agriculteurs. "Certains [distributeurs, NDLR] essaient de dire: 'je ne paie que 80% de la part des agriculteurs' et ça, ce n'est pas normal", a déploré la présidente du syndicat agricole majoritaire au micro de Radio Classique.

Les discussions qui s'achèvent avec les grandes surfaces, appelées par Emmanuel Macron à "participer à l'effort", ont été houleuses dans un contexte inflationniste et présagent de nouvelles hausses de prix. De leur côté, les grandes surfaces crient à l'absence de transparence et à des demandes de hausses exagérées. "Un certain nombre de distributeurs contestent l'augmentation des charges des industriels et des agriculteurs" qui a atteint, selon la présidente de la FNSEA, 18% sur un an en 2022.

"On revient au vrai prix"

"S'il n'y a pas de hausse en bout de chaîne, [la conséquence] sera des résultats déficitaires pour les agriculteurs", a-t-elle ajouté.

"Je comprends que ce soit difficile pour tout le monde, y compris les consommateurs, mais il faut oser dire que nous sommes en guerre, ça va durer (...) l'énergie va rester chère", a-t-elle assuré. Selon elle, "tout le monde a habitué les Français à manger moins cher qu'ailleurs, et là, on revient au vrai prix qui permet de garder l'agriculture française" à flot.

Les négociations sont tendues "pour une raison simple", a quant à lui expliqué sur RMC le porte-parole du groupe Lactalis Christophe Piednoël: "ce que nous demandons est plus élevé que les années précédentes parce que nous voulons répercuter dans nos prix les augmentations du prix du lait". "C'est une année économiquement difficile pour le monde agricole et le monde agro-industriel", a-t-il ajouté.

"C'est un engagement, on a payé 25% de plus le prix du lait aux éleveurs donc il faut que ça se répercute", selon Christophe Piednoël qui a précisé demander une hausse entre 9% et 15% selon les produits. "En moyenne on peut penser que les Français vont devoir supporter une augmentation des prix d'à peu près 10%", a-t-il estimé. Selon lui, "c'est le prix à payer pour avoir une alimentation qui soit saine et durable".

P.L. avec AFP