Ford accepte de verser 20 millions d'euros pour réindustrialiser le site de Blanquefort

Le PSE de l'usine Ford de Blanquefort porterait sur une moyenne de 190.000 euros par salarié. Un chiffre contesté par les syndicats, pour lesquels ce "budget" moyen masque en outre de fortes disparités. - Nicolas Tucat-AFP
Ford a accepté de verser les 20 millions d'euros demandés par le gouvernement pour la réindustrialisation du site de Blanquefort, dont l'usine doit fermer définitivement fin août 2019. "C'est carton plein sur ce qu'on demandait et ce qu'ils vont payer", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Le ministre rapporte avoir dit à Ford: "Soit vous payez, soit vous resterez collés pendant des années avec des procédures judiciaires et des difficultés administratives", selon ses propos cités par Le Parisien.
Ford France avait annoncé dans la nuit de lundi à mardi l'homologation du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) . Ce PSE scellait la fermeture de l'usine de Blanquefort, inaugurée en 1973 dans la banlieue de Bordeaux.
De 300 à 400 salariés éligibles à la pré-retraite
Aux termes de plan social validé par l'administration, entre 300 et 400 salariés selon des sources syndicales pourraient être éligibles à la pré-retraite, dans une usine à la moyenne d'âge de 51 ans, quelques dizaines d'autres reclassés dans l'usine voisine GTF, codétenue par Ford et le canadien Magna. Le reste, environ 400 à 500 salariés, devraient être licenciés avec 2 à 3 ans d'accompagnement et de couverture chômage, selon les syndicats. Mais pour les moins reclassables et loin de la retraite, "le risque de la précarité" est au bout de ce délai, selon la CGT
Le PSE, selon des sources proches du dossier, porterait sur une moyenne de 190.000 euros par salarié. Un chiffre contesté par les syndicats, pour lesquels ce "budget" moyen masque en outre de fortes disparités. Dès mardi matin, la CGT de cette usine des environs de Bordeaux a annoncé son intention de contester ce plan devant le tribunal administratif.