Coronavirus: les médecins pourront utiliser des médicaments vétérinaires en cas de pénurie

Des médicaments pour animaux vont pouvoir être utilisés dans les hôpitaux français contre le coronavirus. - MARTIN BUREAU / AFP
Sur certains médicaments nécessaires aux services de réanimation et de soins intensifs, l'approvisionnement subit des "tensions très fortes", a prévenu le Premier ministre Edouard Philippe jeudi. Pour éviter la pénurie, le gouvernement vient de prendre une mesure radicale: autoriser les soignants à utiliser des médicaments pour animaux dans les hôpitaux.
Dans son décret paru jeudi au Journal Officiel, le gouvernement prévoit en effet qu’en “cas d'impossibilité d'approvisionnement en spécialités pharmaceutiques à usage humain, des médicaments à usage vétérinaire à même visée thérapeutique (...) peuvent être prescrits, préparés, dispensés et administrés en milieu hospitalier”.
L’exécutif a confié à l’Agence nationale de Santé du médicament la mission de rédiger la liste des médicaments vétérinaires qui pourront être utilisés sur l’Homme. L’autorité détaillera également leurs “conditions particulières d’emploi pour un patient”.
Pour les hôpitaux et les cliniques qui se les procureront, ces médicaments pour animaux leur seront remboursés par la sécurité sociale au même titre que ceux qu’ils utilisent d’habitude, précise encore le décret.
Des vétérinaires mobilisés
L’Etat demande en contrepartie aux professionnels de santé de bien remonter les éventuels effets indésirables de ces posologies à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et au centre régional de pharmacovigilance territorialement compétent.
En ces temps de crise sanitaire, le monde vétérinaire participe autant qu’il peut à la lutte contre le coronavirus. Sur 18.000 vétérinaires inscrits à l’ordre, plus de 5.000 ont demandé à faire partie de la réserve sanitaire de soignants pour aller aider dans les hôpitaux. Et avant même que le gouvernement les sollicite, les médecins des animaux avaient donné "tout le matériel prêtable" aux établissements de santé, comme des respirateurs, des pousses seringues, des blouses, masques et autres moniteurs pour surveiller la respiration et la circulation sanguine.