Une "période baissière": le représentant des stations-service anticipe des "signaux positifs" sur les prix des carburants

Totalénergies va-t-il faire profiter de ses résultats exceptionnels aux consommateurs? Le géant pétrolier a dégagé en 2023 un bénéfice net de presque 20 milliards d'euros, un nouveau record après son résultat historique de l'année hors norme 2022.
Alors que les actionnaires du groupe devraient obtenir des dividendes conséquents en retour, l'entreprise de Patrick Pouyanné pourrait également décider de réitérer des opérations à la pompe grâce à cette marge, que ce soit par des ristournes ou encore un plafonnement des prix.
Depuis le début de l'année, le prix du baril de Brent est en effet repassé nettement au-dessus de la barre des 80 dollars. Avec des conséquences directes sur les prix des carburants puisque le litre de sans plomb 95-E10 s'affiche désormais à un prix à 1,81 euro contre 5 centimes de moins il y a encore un mois.
La hausse est encore plus spectaculaire pour le gazole dont le prix du litre était tombé en-dessous de 1,73 euro il y a quelques semaines. Aujourd'hui, il frôle 1,80 euro, selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique.
"On gomme une partie de l'augmentation sur le gazole"
Pour autant, certains acteurs du secteur ne cèdent pas à la panique, à l'image de Francis Pousse, qui s'est exprimé sur BFMTV mercredi matin. Ce dernier est président national de la branche distributeurs carburants et énergies nouvelles du syndicat Mobilians qui représente les 5.800 stations françaises hors des grandes surfaces.
"Les cours du baril sont fixés de manière internationale et non pas par les Etats consommateurs ni les pétroliers, rappelle-t-il. C'est le marché qui fait les prix du pétrole. Les pays de l'Opep [Organisation des pays exportateurs de pétrole] ont tout intérêt à ce que les prix soient les plus élevés possible."
"On est à nouveau dans une période baissière, souligne Francis Pousse. Pour la semaine à venir, je suis plutôt confiant."
Le représentant perçoit ainsi des signaux positifs à court terme. "Le baril commence à redescendre car les chiffres économiques de la Chine, premier consommateur mondial de pétrole, sont en baisse donc on voit des prix en baisse", explique-t-il.
"Depuis 2-3 jours, on voit déjà qu'on gomme une partie de l'augmentation sur le gazole", explique le représentant des distributeurs.
Mardi matin, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, se stabilisait ainsi autour de 78 dollars. Des variations de marché que les stations-service répercutent rapidement sur les prix pratiqués à la pompe: "Dans nos stations, on est très réactif à la baisse comme à la hausse car notre marge nette est à 1 ou 2 centimes [par litre]."