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Les prix du gaz et de l'électricité devraient rester élevés en 2022

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"La prévision gaz sur l'année 2022 est toujours à un très haut niveau et ça va se répercuter clairement sur les prix de l'électricité", affirme l'institut public IFP Energies nouvelles.

Les prix du gaz et de l'électricité devraient se maintenir à des niveaux élevés cette année, estime l'institut public IFP Energies nouvelles, pour lequel "la seule bonne nouvelle" pour les consommateurs sera du côté des prix du pétrole.

"Sur le gaz naturel, je n'ai pas de bonne nouvelles", a dit le président de l'organisme de recherche public, Pierre-Franck Chevet, lors d'une conférence de presse mercredi.

Les cours ont atteint des records ces derniers mois en raison d'un ensemble de facteurs: problèmes géopolitiques et d'approvisionnement, croissance de la demande notamment en Asie, mauvais remplissage des stocks en Europe et sous-investissements du secteur.

"A la fin 2022, on (sera) toujours à des niveaux très, très hauts, de l'ordre pour l'Europe de 90 euros du mégawattheure", "à comparer à la situation de 2019 où on était à 20 euros", a prédit Pierre-Franck Chevet.

"Pour ce qui concerne l'Europe, la demande est fléchée à la baisse sur le gaz à l'horizon 2030", mais "on est soumis à un ensemble de facteurs en ce moment qui peuvent avoir des impacts un peu long", a ajouté François Kalaydjian, directeur Economie et Veille de l'IFPEN.

Marchés intimement liés

"Sur l'année 2022, pour peu qu'on n'ait pas de chance au niveau météo et qu'on finisse l'hiver encore une fois avec des niveaux de stocks très bas, ça contribuera à maintenir une tension et une pression sur le marché du gaz", a-t-il ajouté.

"La prévision gaz sur l'année 2022 est toujours à un très haut niveau et ça va se répercuter clairement sur les prix de l'électricité", a poursuivi Pierre-Franck Chevet.

Les deux marchés sont en effet directement liés, les cours de l'électricité s'alignant sur les coûts de la dernière centrale appelée à produire, souvent au gaz.

D'autres facteurs jouent aussi comme la hausse des prix du CO2 (les "droits à polluer") et la faiblesse de la production nucléaire française ou renouvelable allemande.

Le cours de l'électricité est "élevé aujourd'hui et va le rester tout au long de l'année", estime ainsi Pierre-Franck Chevet.

En 2022, les prix sur le marché français de l'électricité pourraient ainsi encore doubler en moyenne à 220 euros le MWh, après un niveau déjà très élevé de 110 euros le MWh l'an dernier.

"La seule bonne nouvelle" est du côté des prix du pétrole: après avoir grimpé jusqu'à quelque 90 dollars le baril, ils sont prévus stables ou bien en baisse jusque vers 60 dollars en 2022.

T.L avec AFP