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Le financement de 45 milliards d'euros du plus grand projet nucléaire britannique est bouclé (c'était crucial pour EDF)

La centrale nucléaire de Sizewell, au Royaume-Uni, le 1er septembre 2022.

La centrale nucléaire de Sizewell, au Royaume-Uni, le 1er septembre 2022. - CHRIS RADBURN / AFP

Le gouvernement britannique a annoncé mardi sa "décision finale d'investissement". La participation d'EDF à ce projet colossal a été réduite par rapport au projet initial.

C'est la fin d'un feuilleton long de 15 ans. Le gouvernement britannique annonce ce mardi 22 juillet la conclusion d'un accord de financement pour le plus grand projet nucléaire mené au Royaume-Uni depuis le début du siècle: la centrale Sizewell C. Celle-ci coûtera près de 45 millards d'euros indiquent les autorités.

Le gouvernement sera le premier actionnaire, avec 44,9%, devant la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ, 20%), le groupe énergétique britannique Centrica (15%) et le fonds d'investissement britannique Amber Infrastructure (7,6%).

L'énergéticien français EDF, chargé de construire les réacteurs, avait déjà annoncé au début du mois sa participation de 12,5% pour "un montant maximum de 1,1 milliard de livres" (1,26 milliard d'euros).

Depuis le lancement du projet en 2010, le devis a presque doublé. D'autres investisseurs privés ont été appelés pour boucler le financement de ces deux réacteurs nucléaires, censés fournir de l'électricité à 6 millions de foyers.

Plus favorable qu'Hinkley Point

Selon le Guardian, cet accord sera plus favorable à EDF que celui trouvé pour l'autre grand projet nucléaire britannique d'Hinkley Point C. Ce dernier se révèle être un "gouffre financier" pour le groupe détenu à 100% par l'État français, selon les députés Aurélie Trouvé et Charles de Courson.

L'énergéticien français sera rémunéré dès le début de la construction de la centrale Sizewell C, via les factures d'électricité des ménages, quand Hinkley Point ne sera rémunérateur qu'au moment de l'entrée en fonctionnement de l'EPR (réacteur pressurisé européen), un réacteur de troisième génération.

Le début de la production à Hinkley Point a été retardé plusieurs fois, en raison de grandes difficultés industrielles, et n'est pas attendu avant 2029.

Ces retards ont engendré d'importants surcoûts et des doutes quant à la capacité d'EDF à mener à bien la construction d'EPR. L'énergéticien français a toutefois assuré qu'il entendant bâtir au moins 1 réacteur par an dans les 10 prochaines années.

P.L avec AFP