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Les salariés de l'usine GE de Belfort redoutent un plan social de grande ampleur

A l'appel de l'intersyndicale CFE-CGC, SUD Industrie et CGT, les salariés se sont réunis devant le site belfortain pour accompagner sur une centaine de mètres la sortie de l'usine du convoi exceptionnel transportant une turbine à gaz.

A l'appel de l'intersyndicale CFE-CGC, SUD Industrie et CGT, les salariés se sont réunis devant le site belfortain pour accompagner sur une centaine de mètres la sortie de l'usine du convoi exceptionnel transportant une turbine à gaz. - Sébastien Bozon-AFP

Quelque 500 salariés de GE Belfort, selon les syndicats (350 selon la police), ont manifesté ce mardi pour exprimer leur crainte qu'un vaste plan social ne touche leur site de turbines à gaz où travaillent 1900 personnes.

À l'appel de l'intersyndicale CFE-CGC, SUD Industrie et CGT, les salariés du site General Electric (GE) à Belfort (Territoire de Belfort) se sont réunis ce mardi pour accompagner sur une centaine de mètres la sortie de l'usine du convoi exceptionnel transportant une turbine à gaz destiné à l'exportation.

La manifestation, entamée à 08H30 et qui s'est achevée vers 10H00, se voulait "positive et pacifiste", a indiqué Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC. Il s'agissait de montrer "leur fierté" de posséder ce savoir-faire industriel, a indiqué Fabrice Chirat, délégué syndical CGT.

L'inquiétude des salariés est motivé par le fait que GE a lancé depuis le début de l'année plusieurs procédures de rupture conventionnelle collective (RCC) et de plans seniors au sein de sa division énergie. L'intersyndicale redoute que le groupe américain ne supprime 800 à 1000 postes dans l'entité turbines à gaz. Au total, General Electric emploie près de 4000 personnes à Belfort.

Fabricant de turbines, pilier de la reprise en 2015 de la branche énergie d'Alstom, Belfort subit les conséquences des difficultés générales de GE et de la baisse actuelle de ses marchés.

Une délégation d'élus locaux reçue à l'Élysée

Une délégation de cinq élus locaux sera reçue demain mercredi 22 mai à l'Élysée par la secrétaire générale adjointe, Anne de Bayser, a indiqué Damien Meslot, maire LR de Belfort, qui fera partie de cette délégation. Cette visite élyséenne témoigne du caractère très politique de ce dossier social.

Début mai 2019, Emmanuel Macron avait lui-même tenu à assurer dans un courrier aux élus locaux que le dossier GE Belfort faisait l'objet de "la plus grande vigilance de la part de l'État". Dans un "contexte économique difficile", Belfort "dispose d'atouts", mais il est "indispensable de mesurer les investissements nécessaires afin d'adapter l'outil industriel pour expertiser la faisabilité" des projets à l'étude, telle la "diversification dans le secteur aéronautique, dans l'hydrogène" ou dans "de nouvelles centrales nucléaires à l'international", avait écrit le chef de l'État.

De son côté, fin mars 2019, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'était déjà engagé à "étudier toutes les pistes industrielles possibles pour maintenir l'emploi" à Belfort.

Frédéric Bergé avec AFP