Valls: "Nous avons besoin de l'Allemagne"

Manuel Valls a livré sa conception du couple franco-allemand devant le patronat d'outre-Rhin. - Odd Andersen - AFP
Manuel Valls poursuit son opération séduction de l'autre côté du Rhin. Après avoir tenté de convaincre la veille la chancelière Angela Merkel de la volonté de Paris de mener des réformes structurelles, le Premier ministre s'est exprimé ce mardi 23 septembre devant le BDI (Bundesverband der Deutschen Industrie), la fédération de l'industrie allemande.
Manuel Valls en a profité pour appeler l'Allemagne à soutenir la reprise."Nous avons besoin de l'Allemagne pour favoriser une évolution de la donne économique dans la zone euro", a-t-il déclaré.
"Je sais que cette idée n'est pas encore pleinement partagée, mais je constate qu'elle fait son chemin et que les choses ont commencé à bouger", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a cité en exemple le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui a réclamé des politiques en faveur de la demande dans la zone euro.
Le débat sur l'investissement
Pour le moment, y compris lundi lors d'un entretien à la chancellerie, Angela Merkel fait la sourde oreille, alors qu'en Allemagne même, des voix s'élèvent pour réclamer au gouvernement allemand davantage d'investissements publics et des salaires plus élevés.
"Je sais que vous avez un débat en Allemagne sur cette question de la relance de l'investissement", a déclaré Manuel Valls.
"Moi je crois simplement que, quand on a des besoins avérés, et quand la situation budgétaire autorise des dépenses, alors, il faut savoir investir", a-t-il ajouté. Mais "je ne demanderai jamais à l'Allemagne de résoudre les problèmes de la France".
"Ich mag die Unternehmen"
Le Premier ministre n'a par ailleurs pas manqué de soigner son auditoire en renouvelant sa déclaration d'amour aux entreprises, déjà prononcée en France lors de l'Université d'été du Medef. "Ich mag die Unternehmen ("j'aime les entreprises" en allemand, Ndlr)" a-t-il ainsi déclaré devant le patronat allemand.
"J'ai dit à vos homologues français ma confiance dans l'entreprise. J'ai dit, aussi, ma conviction: c'est avec les entreprises que nous gagnerons, en France, en Allemagne, et en Europe, la bataille de la croissance et de l'emploi", a-t-il fait valoir.