Pêche post-Brexit: la France appelle à une "solution rapide" avec le Royaume-Uni

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, à Luxembourg, le 22 juin 2021 - JOHN THYS © 2019 AFP
La France a appelé mardi à trouver une "solution rapide" au différend qui l'oppose à Londres sur la question des licences de pêche, après un nouvel entretien bilatéral, a déclaré le Secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes.
"Ce matin, je me suis de nouveau entretenu avec @DavidGHFrost (David Frost, son homologue britannique chargé du Brexit, ndlr). La France reste ouverte au dialogue, mais une solution rapide doit être trouvée pour nos pêcheurs, en application de nos accords", a tweeté Clément Beaune.
"Mince espoir"
"Le compte n'y est pas encore", a insisté plus tard le secrétaire d'Etat lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Nous continuerons dans les jours qui viennent cette discussion, avec un mince espoir, je le dis très franchement, et nous soutiendrons de toute façon les pêcheurs quitte à prendre des mesures si cela est nécessaire", a-t-il ajouté, en référence implicite aux différentes menaces brandies ces derniers temps par Paris, comme interdire aux navires de pêche britanniques de débarquer leurs cargaisons dans les ports français ou renforcer les contrôles douaniers de tous les camions arrivant en France.
Un porte-parole de Downing Street a de son côté confirmé ce mardi que David Frost et Clément Beaune "avaient convenu de se parler à nouveau plus tard dans la semaine". Paris et Londres sont en conflit sur les licences de pêche accordées aux Européens. En vertu de l'accord de Brexit, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant.
Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir. Paris, qui accuse Londres de ne pas respecter les termes de l'accord, affirme que 200 demandes de licences pour des bateaux français sont en souffrance, un chiffre que Londres conteste. Malgré plusieurs réunions bilatérales à plusieurs niveaux ainsi que l'implication de l'UE, la situation est paralysée et s'inscrit dans un contexte plus vaste d'importante dégradation des relations franco-britanniques et de tensions entre Londres et Bruxelles sur la question de l'Irlande du Nord dans le cadre du Brexit.