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Union européenne

Commerce: Trump menace de conséquences "graves" si l'UE ne négocie pas

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- - Gérard Cerles - AFP

Donald Trump a menacé jeudi l'Union européenne de conséquences "graves" sur le plan économique si elle ne négociait pas avec les Etats-Unis un accord commercial.

Les eurodéputés se sont opposés jeudi à une recommandation proposant l'ouverture de discussions commerciales en vue d'un accord limité entre l'Union européenne et les Etats-Unis, afin d'éviter une guerre commerciale. Cet texte, qui fixait certaines lignes rouges du Parlement européen sur le lancement des discussions, a été rejeté par 223 voix contre, 198 pour et 37 abstentions.

Donald Trump a régi vivement. Le président américain menace de conséquences économiques "graves" si l'UE ne négocie pas. "S'ils ne nous parlent pas, nous allons prendre des mesures qui seront graves économiquement. Nous allons imposer des taxes douanières sur de nombreux produits entrant" aux Etats-Unis, a déclaré le président républicain. "L'Union européenne nous traite de manière très, très injuste", a-t-il également estimé.

Menaces sur l'industrie automobile européenne

L'UE et les Etats-Unis s'efforcent depuis des mois de concrétiser l'entente commerciale annoncée fin juillet par le président américain, Donald Trump, et le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, notamment en négociant un accord commercial limité aux biens industriels. Cette annonce avait permis une trêve dans les tensions entre les deux parties, au moment où Donald Trump menaçait de taxer lourdement l'industrie automobile européenne.

Mais la pression est remontée depuis que Donald Trump a réitéré ses menaces fin février: "si nous ne trouvons pas un accord (commercial avec l'UE), nous imposerons des tarifs douaniers" sur les voitures, avait-il dit. "S'ils ne nous parlent pas, nous allons prendre des mesures qui seront graves économiquement", a-t-il encore lancé jeudi.

Les Etats membres de l'UE peinent cependant à afficher leur unité sur ce sujet. Berlin veut à tout prix échapper à des taxes sur les automobiles, un secteur vital pour son économie. Mais Paris freine l'ouverture de négociations de crainte de réveiller les opposants au libre-échange en pleine crise des "gilets jaunes" et à quelques semaines des élections européennes.

Le France redoute de réveiller le spectre du très impopulaire TTIP, un large accord commercial négocié avec Washington à partir de 2013, mais "mis au frigo" trois ans plus tard, à l'origine d'un vaste mouvement européen contre le libre-échange.

Pascal Samama avec AFP