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"Pourquoi est-ce encore à nous de payer le modèle social ?": la CPME appelle à "renverser la table" pour les charges patronales et salariales

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À la tête de la CPME, Amir Reza-Tofighi estime que les cotisations patronales et salariales ne devraient plus financer la santé et la famille.

Amir Reza-Tofighi estime nécessaire de "renverser la table" au sujet des charges patronales et salariales. Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), organisation patronale représentative des PME, a estimé mardi qu'il faudrait "renverser la table" en matière de cotisations patronales et salariales, afin qu'elles ne financent plus la santé et la famille.

Amir Reza-Tofighi, qui s'était déjà déclaré favorable à une augmentation de la TVA ["la TVA sociale", ndlr] ou de la CSG des retraités pour financer de tels transferts, a aussi évoqué ce mardi une possible augmentation de la taxation des dividendes ou de celle des successions, alors qu'il s'exprimait à l'occasion d'une réunion de presse organisée par l'Association des journalistes des PME (AJPME).

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"Quand, après-guerre, l'économie était fermée, on consommait français, il n'y avait pas la mondialisation, on choisissait de prendre [ces charges, ndlr] sur la production, car il y avait beaucoup de salariés et peu de retraités". "Mais on n'est plus en 1945, et dans un monde ouvert, de concurrence, où le nombre d'actifs est plus faible, pourquoi est-ce encore à nous de payer le modèle social ?", s'est-il interrogé.

"2027 sera l'occasion d'avoir ce débat"

Selon lui, les charges sur la retraite, "qui est un droit qu'on doit aux salariés", et le chômage, peuvent rester telles quelles. Mais pas la santé ou la politique familiale, "qui sont un sujet de la Nation".

"Depuis toujours on apporte de petites solutions, on n'est pas capable de bien renverser la table" sur ces sujets, a-t-il estimé.

Pour lui, "2027 sera l'occasion d'avoir ce débat: sinon il y aura toujours des salariés qui considèrent qu'ils ne gagnent pas assez et paient pour tout le modèle social, et des entreprises qui auront l'impression de payer toujours plus sans avoir les capacités de mieux payer leurs salariés". Il a assuré que la CPME ne voulait pas pour autant "attaquer le modèle social". "J'en suis le fruit, et je serai le dernier à l'attaquer" a-t-il dit. L'ensemble du patronat soutient l'idée de tels transferts.

Début septembre, la ministre sortante des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait elle-même estimé sur Franceinfo que les 30 millions d'actifs ne doivent pas "payer pour tout le monde", proposant "qu'une partie des cotisations sur le travail payées par les entreprises, les salariés, les fonctionnaires, par nous, actifs qui travaillons, soient re-réparties sur toutes les richesses". Elle avait cité le capital, l'épargne, le foncier, l'héritage ou la consommation.

J. Br. avec AFP