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Cuba: économie et internet en débat au Parti communiste

Un camion chargé de bananes passe devant un poster de l'ex-président cubain Fidel Castro, le 30 mars 2021 à La Havane

Un camion chargé de bananes passe devant un poster de l'ex-président cubain Fidel Castro, le 30 mars 2021 à La Havane - YAMIL LAGE © 2019 AFP

Quelque 300 délégués de toutes les provinces du pays sont réunis à La Havane pour un congrès historique à la veille du départ à la retraite de Raul Castro.

Surmonter la pire crise économique en 30 ans et affronter la "subversion" d'internet: les délégués du Parti communiste se penchent samedi et dimanche sur les défis qu'affronte Cuba, à la veille du départ à la retraite de Raul Castro.

Réprésentant les "plus de 700.000 militants" du parti, selon les médias officiels, sur une population de 11,2 millions d'habitants, quelque 300 délégués de toutes les provinces du pays sont réunis à La Havane pour ce congrès historique, démarré vendredi et organisé à huis clos.

Ils sont divisés en trois commissions de travail: l'une consacrée à l'économie, la deuxième à "l'activité idéologique et le travail sur les masses" et la troisième au parti et sa politique de promotion de dirigeants.

Le PIB a chuté de 11% l'an passé

La plus grande urgence est économique, alors que le PIB s'est effondré de 11% en 2020, sa pire chute depuis 1993, sous l'effet des sanctions américaines et de la pandémie de coronavirus.

Vendredi, dans son dernier grand discours à la tête du parti, Raul Castro a appelé à "dynamiser le processus d'actualisation du modèle économique et social" qu'il avait lancé en 2008 avec une prudente ouverture au secteur privé et aux investissements étrangers.

Il a dénoncé "la médiocrité et l'improvisation", "l'excès de bureaucratie" et "la corruption", dans cette île qui doit importer 80% de ce qu'elle consomme, faute de production locale suffisante.

Mais, dans l'ouverture au privé, "il y a des limites qu'on ne peut pas franchir, car les conséquences seraient irréversibles et conduiraient à des erreurs stratégiques, à la destruction même du socialisme et donc de la souveraineté et l'indépendance nationales".

La "subversion" des réseaux sociaux

Autre sujet de débat du parti: l'arrivée depuis fin 2018 de l'internet mobile, qui a stimulé les revendications de la société civile, encourageant certains à manifester, du jamais vu à Cuba.

Dénonçant la "subversion" des réseaux sociaux et les fausses nouvelles qui y sont partagées, Raul Castro a affirmé que "par ce biais, on forme et on diffuse aux quatre vents une image virtuelle de Cuba comme une société moribonde et sans avenir, sur le point de s'effondrer et de laisser place à l'explosion sociale, tant souhaitée" par les Etats-Unis.

"Ces circonstances exigent une transformation urgente (...) sur le terrain idéologique", a-t-il dit.

Raul Castro doit laisser son poste de premier secrétaire du parti, le plus important à Cuba, au président Miguel Diaz-Canel lundi, dernier jour du congrès.

OC avec AFP