Le coronavirus pourrait faire plonger le PIB allemand de 5% cette année

- - Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
Les conséquences économiques de l'épidémie coronavirus en Allemagne pourraient être terribles. Particulièrement dépendant de ses exportations, le pays s'attends à une chute particulièrement violente de sa croissance dans un monde qui s'est figé.
Ainsi, selon les estimations du Comité des sages économiques, le PIB pourrait chuter de 2,8 à 5,4% cette année en fonction des scénarios.
Le "scénario de référence" en forme de U, le plus probable évoqué par les sages, avec un recul de -2,8% part du principe que "la situation économique se normalise à nouveau au cours de l'été.
Mais l'économie pourrait aussi connaître une évolution en forme de "V" plus marquée du fait d'"arrêts de production à grande échelle", comme on les voit dans le secteur automobile en ce moment, ou de "mesures de politique de santé à plus long terme", ajoutent les sages.
"En raison du ralentissement plus marqué du premier semestre, ce scénario entraînerait une chute du PIB de –5,4% en 2020", disent les experts.
Ces prévisions laissent présager un des pires scores de la zone euro pour 2020.
-2% pour la zone euro selon S&P
En effet, selon l'agence de notation S&P, l'activité de la zone euro se contractera en moyenne de 2% cette année. "Ce qui représente une perte de 420 milliards d'euros en 2020 par rapport à nos prévisions précédentes de novembre", a-t-elle précisé.
S&P s'attend à une chute de la croissance de 2,6% pour l'Italie, le pays le plus touché par l'épidémie, et de 2,1% pour l'Espagne, le second à subir le plus de victimes. La semaine dernière, il ne tablait néanmoins que sur -1,9% en Allemagne.
La France ne subirait qu'une baisse de 1,7% du PIB cette année. La dernière estimation du gouvernement fait état d'une récession de 1% mais Bercy estime désormais qu'il faut s'attendre à bien pire.
Pour 2021, le Comité des sages table sur une reprise forte outre-Rhin. Rappelons que l'Allemagne a fait sauter la semaine dernière ses verrous budgétaires et annoncé un plan d'aide économique massif de plus de 750 milliards d'euros pour tenter d'amortir le choc économique dû à l'épidémie.
Selon la courbe de la récession (en V ou en U), la croissance pourrait se hisser de +3,7% à +4,9%. L'hypothèse d'une courbe de reprise rapide en "V" a d'autant plus de chances de se produire qu'"on ne se trouve pas comme en temps de guerre où les infrastructures sont bombardées et les travailleurs envoyés sur le front", a expliqué Volker Wieland, membre du comité, lors d'une conférence de presse en ligne.