XL Airways a besoin de 35 millions d'euros pour repartir, selon son PDG

XL Airways emploie 570 collaborateurs et transporte près de 700.000 passagers par an. - Paul Ellis-AFP
Le besoin d'argent frais de XL Airways pour se relancer est très conséquent. La compagnie aérienne française, en cessation de paiement, "a besoin de 35 millions d'euros pour repartir", a déclaré ce vendredi sur l'antenne de RTL son PDG Laurent Magnin.
"On est dans une situation concurrentielle insoutenable pour une partie du pavillon français", a t-il expliqué au lendemain de la déclaration de cessation de paiement de la compagnie et de sa demande de placement en redressement judiciaire. Il a dit regretter d'être "sur le point de trahir" ses clients, ajoutant, "on est dans une situation où on ne les transportera peut-être pas si on n'est pas repris."
Outre la "concurrence internationale débridée", le PDG d'XL Airways a mis en cause une "problématique structurelle de coûts (en France, NDLR), des charges sociales qui sont hors normes par rapport au reste du monde". "On continue à discuter, on est aidé par le gouvernement, c'est ambigu", a-t-il estimé en lançant un message à Emmanuel Macron: "il faut arrêter de faire du défensif, il faut faire du préventif sur l'aérien français".
"Depuis plus d'un an, la direction a négocié avec plusieurs repreneurs. Ces négociations n'ont pas abouti et la compagnie doit aujourd'hui se placer sous la protection du Tribunal de Commerce de Bobigny", a expliqué hier soir, jeudi 19 septembre, la direction de la compagnie aérienne, moins de trois semaines après qu'une autre compagnie française, Aigle Azur, eut recouru à la même procédure.
Basée à Roissy-Charles de Gaulle, XL Airways emploie 570 collaborateurs et transporte chaque année près de 700.000 passagers sur quatre continents.
Certains vols étant "susceptibles d'être annulés" notamment à partir de lundi, les passagers sont invités à vérifier le statut de leurs vols (via le site www.xl.com ou un numéro vert à leur disposition +33.3.51.86.00.51), a indiqué jeudi XL Airways.
xl airways victime des taxes et de "la guerre des prix", selon des syndicats
La compagnie aérienne française XL Airways, qui s'est déclarée jeudi en cessation de paiement, est victime du poids des taxes et de "la guerre sur les prix", ont estimé vendredi les syndicats SNPL, FO et CFDT. "Les compagnies françaises ne peuvent se battre à armes égales à ce niveau de charges, taxes, redevances", a considéré sur Twitter le pilote de ligne Guillaume Schmid, vice-président du SNPL Air France.
Inquiet devant une "hécatombe", alors que XL Airways est la deuxième compagnie française à se déclarer en cessation de paiement en moins de trois semaines, après Aigle Azur, ce syndicaliste ajoute: "Réveillons-nous avant qu'Air France ne sombre aussi." Pour la fédération FO de l'équipement, de l'environnement, des transports et des services (Feets FO), "créer une distorsion dans la taxation" des compagnies aériennes françaises "au regard des pratiques étrangères est suicidaire" et "laisser libre cours au dumping social est coupable".
Déplorant "l'effondrement de deux entreprises du pavillon français en quelques semaines", Raphaël Caccia, secrétaire général de l'Union fédérale des aériens CFDT, a dit à l'AFP que la déroute de XL Airways "n'était pas une surprise car dans le secteur, on savait qu'elle avait des difficultés". Selon ce syndicaliste, "les taxes et redevances" expliquent seulement "une partie des difficultés" car sont aussi en cause "la guerre sur les prix" et "les surcapacités du transport aérien dans le monde entier". "Plus une compagnie est importante, plus elle est solide" dans ce contexte, a-t-il souligné.