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L'Autorité de la concurrence affirme avoir fait économiser 14 milliards d'euros en 10 ans

Isabelle de Silva, sa présidente de l'Autorité de la concurrence.

Isabelle de Silva, sa présidente de l'Autorité de la concurrence. - Eric Piermont- AFP

Ce sont près de 9,5 milliards d'euros de surcoût évité et 4,5 milliards d'euros d'amende qui sont entrés dans les caisses de l'État grâce à l'action de l'organisme. Ces sommes ont servi à "financer des dépenses d'intérêt général, telles que l'éducation ou la justice".

A l'occasion de son dixième anniversaire, l'Autorité de la concurrence a fait le bilan de son action. "Pour la première fois en 2019", l'Autorité a mis en oeuvre un travail "d'évaluation de son impact" sur l'économie française: "son action a fait économiser, entre 2011 et 2018, près de 14 milliards d'euros", a affirmé sa présidente, Isabelle de Silva.

Dans le détail, selon cette évaluation, ce sont "9,5 milliards d'euros de surcoût évité et 4,5 milliards d'euros d'amende", qui sont entrés dans les caisses de l'État et qui ont contribué à "financer des dépenses d'intérêt général, telles que l'éducation ou la justice", précise l'organisme, créé à la faveur de la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008 afin de succéder au Conseil de la concurrence en mars 2009.

Continuer à traquer ceux qui ne respectent pas les règles

"À cela s'ajoutent des gains importants en termes de pouvoir d'achat, de qualité, de diversité de choix et d'emploi", résultant de réformes adoptées par les pouvoirs publics et issues de propositions de l'Autorité, ajoute-t-elle dans une note.

Selon Mme de Silva, l'objectif pour la prochaine décennie est de "continuer à traquer sans relâche ceux qui ne respectent pas les règles du jeu concurrentiel dans tous les secteurs de l'économie et ce avec un impératif de délai, afin que la dissuasion soit effective".

Afin de prendre en compte les "contraintes d'efficacité exprimées par les entreprises et leurs conseils", l'Autorité est actuellement en train de mettre en oeuvre "la possibilité de notifier en ligne les opérations de concentration, une procédure inédite chez les autorités nationales de concurrence" en Europe.

Interdire les opérations de concentration sans bénéfice pour les consommateurs

Par ailleurs, l'Autorité examine une autre option d'action, dans le cas de certaines opérations de rachat d'entreprises potentiellement problématiques mais qui échappent encore à son contrôle, comme des rachats de société du secteur technologique très fortement valorisées par rapport à leur chiffre d'affaires. Ce nouvel outil "permettrait de mieux appréhender les acquisitions prédatrices", et cette proposition a été transmise au gouvernement, ajoute Mme de Silva.

Enfin, et même si la tendance est au "souhait d'avoir des +champions européens+ et une politique industrielle ambitieuse", la présidente a rappelé que son rôle était d'interdire les opérations de concentration "qui n'apportent aucun bénéfice aux consommateurs ou aux entreprises" et vont seulement permettre à l'entreprise "de se renforcer, faire payer plus cher ses produits, diminuer leur qualité ou ses efforts pour innover".

C.C. avec AFP