Elisabeth Borne: le TGV ne doit pas desservir "uniquement les métropoles"

Elisabeth Borne, ministre des Transports. - Alain Jocard - AFP
La ministre des Transports Elisabeth Borne a estimé vendredi que l'évolution de la desserte TGV ne pouvait "pas se faire sans l'accord des territoires", alors que la SNCF envisage de supprimer des liaisons directes entre Paris et des villes moyennes des Hauts-de-France.
"La SNCF a engagé une concertation, effectivement, avec les élus des Hauts-de-France sur une éventuelle réorganisation de dessertes", a relevé la ministre sur France Info. "Moi, j'ai dit très clairement à la SNCF que le modèle que je défends, c'est un TGV qui dessert les territoires, pas uniquement les métropoles. Donc cette évolution de dessertes, elle ne peut pas se faire sans l'accord des territoires", a-t-elle expliqué.
"Ce n'est pas la ministre depuis Paris qui va décider des horaires de dessertes dans les territoires", a-t-elle toutefois remarqué, alors que des habitants de Douai veulent faire manifester les célèbres géants du Nord devant sa porte.
La SNCF a notamment confirmé jeudi vouloir supprimer trois allers-retours directs sur sept sur la liaison Paris-Arras-Douai-Valenciennes, dans son projet de service 2020. Le maire de Douai Frédéric Chéreau (PS) a appelé ses administrés à une manifestation samedi et a lancé une pétition en ligne, adressée au patron de la SNCF Guillaume Pepy, qui avait recueilli vendredi plus de 11.500 signatures.
La SNCF a peur de ne pas remplir ses trains à deux étages
On est actuellement dans une phase de "rencontres avec et des élus, et des parlementaires pour leur dire: voilà la desserte TGV proposée pour 2020", avait expliqué Guillaume Pepy à des journalistes jeudi, en marge de la présentation des résultats de la SNCF. "Evidemment, on peut se retrouver dans des cas où des élus sont assez vocaux, ce qui est parfaitement normal", a-t-il remarqué. "Il nous reste, pour continuer ces concertations, de l'ordre de trois à quatre mois", et il faudra qu'elles soient bouclées "avant l'été", a indiqué le dirigeant.
La SNCF n'achetant plus que des TGV à deux étages, d'une capacité de plus de 500 personnes, "il faut mettre ces rames dans des endroits où on espère que le potentiel de trafic va pouvoir être suffisant pour avoir un taux d'occupation convenable", a expliqué Guillaume Pepy. "Et c'est ça toute la discussion: est-ce qu'on est capable de faire naître plus de trafic?"