Déserts médicaux: les aides ne fonctionnent pas en Île-de-France

Créée pour enrayer la désertification médicale, l'aide à l'installation demeure dans l'ombre et donc largement inefficace. C'est en tout le constat de l'union régionale (URPS) des médecins libéraux d'Île-de-France, dans un communiqué daté de ce jeudi.
En quatre ans, de 2018 à 2021, près de 1750 médecins se sont installés dans une "zone d'intervention prioritaire" francilienne, mais "seulement" 365 ont signé un contrat d'aide à l'installation avec la Sécu, relève notamment l'URPS.
Doté de 30.000 à 60.000 euros selon les cas de figure, ce dispositif conçu en 2016 a pour objectif de "lutter contre la désertification médicale", rappelle l'Assurance maladie sur son site internet. Les résultats ne sont pas au rendez-vous: fin 2021, 2 085 praticiens avaient reçu cette subvention au niveau national.
Un tiers ne savait même pas
Afin de comprendre "pourquoi ils sont si peu nombreux à signer" en région parisienne, l'URPS a fait un sondage au début de l'été auprès de 1.750 récemment installés en "zone déficitaire". Sur 244 réponses reçues, il ressort qu'un tiers de ceux qui n'ont pas sollicité l'aide n'avaient "pas été informés de son existence".
La preuve d'un défaut de communication des pouvoirs publics, estime Valérie Briole, présidente de l'instance francilienne, qui confie que "si la Sécu n'est pas capable de le faire, ça ne va pas".
Elle pointe également les contreparties exigées (exercice en groupe, tarifs limités, participation aux gardes), qui ont dissuadé une majorité de demander l'aide à l'installation.
"On invente des procédés restrictifs et complexes, puis on dit que ça ne marche pas", se plaint Valérie Briole.
Malgré ces lacunes, l'URPS défend tout de même le dispositif et plaide pour "l'ouvrir à tous ceux qui le souhaitent". Consciente que le gouvernement "n'est pas prêt à revaloriser le prix de la consultation de base", le Dr Briole juge que cela "peut permettre de sauver quelques installations".