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Easyjet doit-elle annuler une commande de 107 Airbus A320 pour éviter la faillite?

Image d'illustration - Le vol que l'étudiant a retardé était un avion de la compagnie EasyJet

Image d'illustration - Le vol que l'étudiant a retardé était un avion de la compagnie EasyJet - Fabrice Coffrini - AFP

Stelios Haji-Ioannou l'entrepreneur chypriote qui a créé Easyjet et qui en reste le premier actionnaire pousse l'actuelle direction à annuler cette commande d'avions de près de 6 milliards d'euros. Selon lui, la survie de la compagnie est en jeu. Mais les dirigeants de l'entreprise ne sont pas d'accord.

Le torchon brûle chez EasyJet. Et fait rarissime c'est entre l'actionnaire principal de la compagnie et la direction. Stelios Haji-Ioannou, l'homme d'affaire d'origine chypriote qui a fondé EasyJet en 1995 veut faire annuler une très importante commande de 107 Airbus A320 d'un montant estimé à 4,5 milliards de livres (5,9 milliards d'euros). Il souhaite également que la compagnie réduise sa flotte à 250 appareils contre 350 aujourd'hui, comme l'avance La Tribune.

Dans un communiqué diffusé ce mardi, il prédit à la compagnie des lendemains très sombres:

"Si cet engagement de 4,5 milliards de livres envers Airbus n'est pas annulé par le conseil d'administration, alors je suis au regret de dire qu'EasyJet tombera à court d'argent vers août 2020, peut-être même plus tôt."

EasyJet en cessation de paiement? C'est en tout cas ce qu'estime celui qui avec 11,7 % des parts (et 34 % avec l'ensemble de sa famille) reste l'actionnaire principal de la compagnie aérienne. 

Des nouveaux avions moins émetteurs de CO2

Mais pour l'heure ni la direction, ni le conseil d'administration de la compagnie ne veulent céder. Selon eux, la compagnie n'est pas en si mauvaise posture que cela et ce d'autant qu'elle vient d'obtenir un prêt de 600 millions de livres (681 millions d'euros) de la Banque d'Angleterre, un prêt garanti par l'Etat. Cette arrivée d'argent frais porte la trésorerie de la compagnie à 2,3 milliards de livres (2,6 milliards d'euros). Par ailleurs, les Airbus commandés doivent remplacer des anciens modèles et ainsi réduire les coûts et l'empreinte carbone de la compagnie.

Bien que principal actionnaire, Stelios Haji-Ioannou va donc devoir en convaincre d'autres pour infléchir la stratégie de la direction voire obtenir la tête du directeur financier qu'il accuse qui selon lui veut dilapider "l'argent du contribuable britannique signer des chèques de plusieurs milliards de livres à Airbus."

La direction de la compagnie se veut de son côté plus conciliante et assure que son contrat avec Airbus "permet une grande flexibilité et que cela pourrait inclure des reports de commande et des annulations d'options."

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco