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Médicaments: l'Autorité de la concurrence veut lever les contraintes de la vente en ligne

Le projet d'arrêté conduirait à paralyser le développement des officines françaises, estime l'Autorité de la concurrence, ce 15 mai.

Le projet d'arrêté conduirait à paralyser le développement des officines françaises, estime l'Autorité de la concurrence, ce 15 mai. - -

L'Autorité a émis, ce mercredi 15 mai, un avis défavorable sur le projet d'arrêté du gouvernement encadrant la vente en ligne de médicaments. Elle le juge trop contraignant, notamment lorsqu’il s’agit d’imposer des prix identiques entre officine et vente en ligne.

Trop de restrictions, trop de contraintes qui vont aboutir à une marginalisation des officines françaises. C’est en résumé les critiques formulées par l’Autorité de la concurrence qui l’ont conduite à émettre, ce 15 mai, un avis défavorable sur le projet d’arrêté destiné encadrer la vente des médicaments en ligne, autorisé depuis le 1er mars.

L’Autorité estime que ce guide des bonnes pratiques, élaboré par le gouvernement, est de nature "à limiter le développement de la vente en ligne de médicaments par les pharmaciens français, voire même à dissuader ces derniers d'utiliser ce canal de vente", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Et, au final, ce seraient les officines concurrentes établies dans d'autres Etats membres qui en sortiraient gagnantes, notamment car les consommateurs français feraient appel à leurs services.

Les officines brimées dans leur stratégie commerciale

Ainsi, l’Autorité estime que l’alignement obligatoire des prix de vente sur Internet avec ceux pratiqués en officine serait contraire à la liberté des opérateurs de déterminer leur stratégie commerciale. Tout comme l’obligation de facturer au client les frais de transport au prix réel. Cela aboutirait à augmenter "le prix du médicament acheté sur internet puis livré, et ce au détriment du consommateur."

Or justement, l’un des buts de la vente en ligne est, par le biais d’une concurrence accrue, de permettre de gagner en pouvoir d’achat, tout en augmentant les volumes de vente des pharmaciens.

De plus, le gouvernement voulait imposer aux pharmaciens un espace de stockage unique pour les deux canaux de distribution. L’Autorité de la concurrence juge là encore que cette contrainte ne peut que mener à limiter le développement de la vente en ligne. Elle recommande donc que les pharmaciens aient la possibilité de mettre en place des locaux spécifiques.

Coralie Cathelinais