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Energies: sans le bouclier tarifaire, la facture pour les ménages aurait flambé de 54% contre 28%

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Les mesures de bouclier atténuent particulièrement l’inflation pour les ménages les plus modestes et les plus âgés souligne l'Insee. Le gel des tarifs réglementés du gaz a évité une hausse de 47% des tarifs entre octobre 2021 et juin 2022.

Avec 6% environ d'inflation depuis quelques mois, la France fait partie des bons élèves de l'Union européenne. Un résultat dû aux mesures d'amortissements mises en place et notamment le bouclier tarifaire sur les factures de gaz et d'électricité, plaide le gouvernement suite à la flambée des cours de l'énergie (+290% pour le gaz depuis la mi-2021).

Sans ce bouclier, la facture des Français aurait bien plus flambé, comme le soulignait il y a quelques jours Emmanuelle Wargon, présidente de la Comission de régulation de l'énergie: "Si le tarif théorique avait été appliqué, il y aurait eu 100% d'augmentation de la facture depuis octobre".

Un constat confirmé par l'Insee dans une étude publiée ce jeudi. "La première mesure de bouclier tarifaire, le gel des tarifs réglementés du gaz à leur niveau d’octobre 2021 a évité une hausse de 47% des tarifs réglementés entre octobre 2021 et juin 2022, qui aurait sans cela pu être opérée conformément aux recommandations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE)".

+3,1 points d'inflation sans bouclier

"La seconde consiste en un plafonnement de l’augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité lors de la révision de ces derniers, au 1er février 2022. Ces tarifs, qui sont actualisés deux fois par an, n’ont ainsi été augmentés que de 4% TTC entre août 2021 et février 2022, et ont été stabilisés depuis. Ceci se compare à une hausse de 35,4 % TTC, hausse préconisée par la CRE en suivant la formule usuelle" poursuit l'institut.

Un argument de poids pour le gouvernement qui doit faire face aux attaques de l'opposition sur l'efficacité de ce bouclier. "Sans" ce dispositif, "l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité serait d'au moins 100% l'année prochaine !", a ainsi souligné Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie ce mercredi.

"Les mesures de bouclier atténuent particulièrement l’inflation pour les ménages les plus modestes et les plus âgés" ajoute le statisticien. "Le renchérissement de l’énergie entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022 augmente l’inflation de 3,3 points pour les ménages du premier dixième, contre 2,7 points pour ceux du dixième le plus élevé" précise-t-on.

Une hausse globale des prix de l'énergie limitée à 28% contre 54% sans bouclier

Côté carburants, "une mesure de bouclier sous la forme d’une remise à la pompe de 15 centimes d’euro hors taxes a limité l’augmentation du prix à la pompe entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022 à 34%, au lieu de 46%".

Plus globalement, l'inflation en général a été réduite "de moitié", ajoute l'Insee. "Les mesures de bouclier tarifaire ont abaissé ces effets de moitié; en l’absence de bouclier, l’inflation entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait été 3,1 points plus élevée" peut-on lire.

Hausse des prix de l'énergie pour les ménages et les entreprises avec et sans bouclier tarifaire
Hausse des prix de l'énergie pour les ménages et les entreprises avec et sans bouclier tarifaire © Insee

En conclusion, "entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022, en cumulant le renchérissement de l’électricité, du gaz et des produits pétroliers (et donc de l'essence), les prix de l’énergie augmentent ainsi de 28% pour les ménages ; cette hausse aurait été deux fois plus élevée sans mesure de bouclier (+54%). Pour les entreprises, qui dépendent plus que les ménages de l’électricité, l’énergie se renchérit de 20%, contre 50% sans bouclier" souligne l'étude.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business