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Chèque carburant ou ristourne? Que va faire le gouvernement

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Alors que la ristourne de 18 centimes est maintenue jusqu'à fin août, le gouvernement lève le voile sur un dispositif moins coûteux pour l'automne.

Plus de 2 euros le litre, 100 euros laissés à chaque passage à la pompe… Le prix du carburant est la principale contrainte sur le pouvoir d’achat des Français. Après la remise de 18 centimes au litre mise en place en avril, le gouvernement prépare un chèque pour l’automne. Exit le dispositif "gros rouleurs" un temps envisagé par le gouvernement, c'est un chèque carburant plus large auquel songe désormais Bercy.

Ce dispositif consisterait selon le ministère de l'Économie en un versement en une fois "d'un minimum de 60 euros" qui aurait lieu à l'automne. Pour en bénéficier, il suffirait d'en faire la demande sur internet.

Une aide pour 11 millions de foyers?

Qui serait concerné? Là encore, le gouvernement n'a pas arrêté de critères définitifs mais il s'agirait de viser une population qui gagne entre 1500 et 1800 euros net par mois. En prenant la barre de 1600 euros comme limite, ce chèque concernerait 11 millions de foyers en France.

A priori, pour conserver l'esprit du dispositif "gros rouleur", seuls les actifs seraient concernés à savoir les personnes qui travaillent, les chômeurs et les alternants. Les retraités et les étudiants devraient en être exclus.

À noter enfin que ce chèque devrait être complété par un bonus "gros rouleur" qui concernerait les personnes qui font plus de 12.000 km par an.

Comment vérifier que les personnes correspondent bien à tous les critères retenus par le gouvernement? C'est la difficulté à laquelle le ministère s'était heurté en octobre dernier. Il avait préféré opter pour la ristourne de 18 centimes pour tous les automobilistes.

Un dispositif complexe

Il faut en effet recouper toutes sortes d’informations pour proposer une aide juste. Savoir si la personne est bien éligible en termes de revenus, si elle possède une voiture, quel usage en fait-elle, si elle dispose de moyens de transports alternatifs...

Pour simplifier la demande, le gouvernement aurait opté pour une simple déclaration avec un contrôle a posteriori. Les services de Bercy vérifieraient l'éligibilité dans un second temps en croisant les déclarations de revenus, les fichiers des assurances et les relevés de contrôles techniques pour estimer les distances parcourues pour bénéficier du bonus "gros rouleurs".

Quid de la ristourne?

Ce dispositif acte-t-il la disparition de la ristourne de 18 centimes? Cette aide mise en place le 1er avril, est officiellement elle maintenue jusqu’à fin août. Mais à Bercy on évoque un prolongement jusqu’en décembre.

C’est une mesure très coûteuse estimée à 750 millions d'euros chaque mois, jugée injuste car elle bénéficie tant aux automobilistes modestes qu'à ceux qui roulent en gros SUV gourmands en carburant. Mais elle a l'avantage d'être plus visible et efficace politiquement.

D'ailleurs les oppositions au Parlement plaident toutes pour des mesures générales sur les prix des carburants plutôt que des aides ciblés. Du côté de LR on réclame un carburant à 1,50 euro le litre financé par des baisses de taxes. La Nupes réclame de son côté un blocage à 1,40 euro le litre financé par une taxe sur les profits des compagnies pétrolières. Enfin, le RN maintient son souhait d’une TVA réduite à 5,5% au lieu de 20% sur le carburant. Des propositions très éloignées du chèque carburant.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco