"Je veux inventer des technologies, pas des genres": Solana retire une publicité jugée anti-LGBT

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C'est une publicité qui a très rapidement mis le feu aux poudres. Retirée en catastrophe par Solana ce lundi seulement quelques heures après avoir été postée sur les réseaux sociaux, la vidéo était censée promouvoir la conférence Solana Accelerate, prévue du 19 au 23 mai prochain à New York. Le ton provocateur et ouvertement engagé politiquement a déclenché une véritable tempête en ligne.
Dans ce spot publicitaire, on découvre un personnage baptisé "America" en pleine séance de thérapie. Son problème? Un supposé "syndrome de la pensée rationelle". Face à lui, la thérapeute lui suggère de "se concentrer sur les pronoms" ou "d'inventer un nouveau genre" plutôt que de se focaliser sur la logique et les chiffres. La réponse d'America est cinglante: "je veux inventer des technologies, pas des genres" et la séquence se clôture sur le protagoniste qui sort de sa thérapie en virant sa psy.
Une avalanche de critiques
Cette mise en scène a fait bondir une partie de la communauté. Sur le réseau social X, les critiques ont fusé, accusant Solana de se moquer des questions d'identité de genre et de surfer sur une réthorique conservatrice, fer de lance de l'administration Trump.
David McIntyre, ex-directeur de la Solana Foundation (aujourd'hui chez Doublezero) a qualifié cette publicité "d'horrible" en dénoncant les valeurs qu'elle véhiculait:
"Plutôt que de promouvoir un message inclusif, Solana choisit la provocation et divise sa propre communauté."
Un avis partagé par Adam Crochan, fondateur de Cinneamain Ventures dans un post sur X: "Vous réalisez le nombre incroyable de développeurs trans qui contribuent aux logiciels open source, de cryptographie, de sécurité et de renseignement? (...) Et ce qui rendait ces communautés si formidables, c'était leur mantra: 'On s'en fiche de qui vous êtes; on s'en fiche de ce que vous faites'."
Cette publicité semble pourtant aux antipodes du code de conduite de la Fondation Solana, disponible sur leur site internet qui explique que la société s'engage à respecter "les principes de diversité, d'équité, d'inclusion et de respect" et n'a pour le moment pas encore communiqué sur le sujet. La vidéo continue à être partagée sur le web malgré son retrait.
La crypto habituée au "bad buzz"
L'écosystème crypto est déjà habitué à ce type de "bad buzz". Celui-ci n'est pas sans rappeler un post de Binance sur X en 2022 qui avait dévoilé un nouveau logo qui ressemblait très fortement à une croix gammée. Le post avait été publié 20 avril, date de naissance d'Adolf Hitler. Post qui avait été lui aussi retiré très rapidement.
Crypto.com a eu sa part de mauvaise presse également un peu plus tôt en 2021. L'exchange avait recruté le célèbre acteur Matt Damon pour sa publicité "Fortune favors the brave", comprendre: la fortune sourit aux audacieux, une formule qui a été reprochée par les utilisateurs suite à la chute brutale de l'ecosystème en 2022.