L'Europe veut surveiller les flux financiers sur Ethereum

La phase finale pour l'adoption de la règlementation MiCa (pour Market in Crypto Assets) est lancée, mais l’Europe semble chercher plus particulièrement à surveiller ce qui se passe autour de la blockchain Ethereum.
En effet, la Commission européenne, via un de ses organes de recherche, vient de lancer un projet pilote, riche d’un budget de 250.000 euros. Ce projet entend "développer, déployer et tester une solution technologique pour la supervision embarquée de l’activité de la finance décentralisée (DeFi)".
Autrement dit, la Commission européenne cherche à sélectionner un prestataire qui va lui fournir les outils nécessaires à la surveillance en temps réel de la DeFi.
"La collecte automatisée de données"
"Le projet cherchera à profiter de la nature ouverte des données de transaction sur la blockchain Ethereum, qui est la plus grande plateforme de règlement des protocoles DeFi. Il sera principalement axé sur la collecte automatisée de données de surveillance directement à partir de la blockchain afin de tester les capacités technologiques de surveillance de l’activité DeFi en temps réel", souligne le projet.
Il faut dire que ce segment d’activité n’est pas concerné par la règlementation MiCa, qui se limite aux fournisseurs de services d’investissement en cryptomonnaies. Par conséquent, la Commission veut avoir un œil de lynx sur la finance décentralisée en général, et particulièrement sur la blockchain Ethereum.
La blockchain est déjà transparante
Les spécialistes du secteur sont un peu dubitatifs, rétorquant que la blockchain, déjà transparente par nature, rend possible la surveillance en temps réel, et permet même, on l’a vu encore récemment, de traquer, repérer, invalider les transactions frauduleuses, récupérer les butins de piratages et même démasquer les hackers.
Mais non, la raison est beaucoup plus prosaïque: visiblement l’Europe considère que la finance décentralisée est avant tout une véritable industrie de l’évasion fiscale, et elle veut coller le nez de ses superviseurs dessus.