Montant record de PV en 2016

1,8 milliard d'euros au total a été collecté par l'État. - Joel Saget - AFP
L'État aura eu la main un peu plus lourde l'an dernier. Selon un rapport de la Cour des comptes révélé par Le Parisien ce samedi, il n'a en effet jamais collecté autant de PV qu'en 2016. Les recettes globales ont ainsi augmenté de 11,5% par rapport à 2015 pour atteindre 1,8 milliard d'euros.
Plusieurs éléments expliquent cette hausse. Tout d'abord les contrôles ont été renforcés, avec notamment la mise en place des "radars chantiers" (des radars automatiques surnommés ainsi car ils peuvent être déployés le long d'une zone de chantier où la vitesse est réduite) depuis juillet 2015, le développement des PV électronique ou encore l'amélioration du taux d'encaissement des amendes, notamment au niveau des véhicules professionnels. Autre explication: les véhicules immatriculés dans d'autres pays de l'Union européenne échappaient auparavant aux amendes. Ce n'est désormais plus le cas, grâce à des accords de coopération entre les polices européennes.
Davantage d'incivilités
Mais la hausse des PV a également pour origine une augmentation des incivilités. "La progression des recettes par rapport à 2015 est aussi la conséquence de la forte augmentation du nombre d'infractions constatées, qui progressent de 10,4% en 2016", écrit la Cour des comptes. Ce alors que, rappellent les magistrats, "les résultats de la mortalité routière ont été confirmés à la hausse pour la troisième année consécutive avec près de 3.500 tués".
Ce qui vient poser question de l'efficacité des moyens actuels de prévention. "Ce n'est pas parce que l'on flashe plus que l'on a davantage la peur du gendarme. On est arrivé au bout du système des radars. Ils permettent de faire du chiffre, sont un vrai jackpot pour l'État mais ne sanctionnent quasi plus que des excès de vitesse involontaires", considère Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes, cité par Le Parisien.
Pour 2017, les recettes devraient être d'ailleurs encore plus fortes. Le précédent gouvernement, dans le projet de loi de Finances pour 2017, tablait en effet sur une prévision d'1,85 milliard d'euros. Ce en raison notamment des amendes forfaitaires liées aux radars automatiques, qui rapporteraient 844 millions d'euros, contre 672 millions en 2016.