Les sociétés de trottinettes en libre-service en difficulté à Paris?

C’est ce que croit savoir Les Echos, qui évoque le retrait de la moitié des sociétés qui opèrent dans la capitale. Certaines mentionnent cependant plutôt des suspensions provisoires de service, pour mieux revenir, en conformité avec la nouvelle réglementation de la Mairie de Paris.

Comme de nombreux opérateurs de vélos en free-floating l’an dernier, certains services de trottinettes électriques sont-ils en train de se retirer discrètement du marché? C’est ce que laisse entendre Les Echos. Selon le quotidien économique, cinq des 12 opérateurs de trottinettes auraient suspendu leurs services ou retiré leurs véhicules.

"Trop de vandalisme"

C’est bien le cas de Bolt, qui refuse cependant d’annoncer un retrait définitif.

"Il y a toujours un dialogue avec les pouvoirs publics, rien n’est fermé, ce n’est pas un retrait définitif, nous précise une porte-parole de la société estonienne. Bolt préfère cependant se retirer et attendre que le marché soit plus mûr et régulé. Le modèle n’est actuellement pas rentable. Il y trop de vandalisme".

Bolt avait 1000 trottinettes disponibles dans les rues de Paris. D’autres acteurs sont moins "cash" dans leurs déclarations. Propriété de Daimler et BMW, Hive n’aurait pratiquement plus de trottinettes disponibles dans la capitale. Dans Les Echos, la société promet cependant un retour, avec "une nouvelle génération de trottinettes qui offrira une meilleure expérience aux clients, assurera davantage de sécurité et aura une plus longue durée de vie".

Même son de cloche du côté de VOI. La start-up scandinave nous explique qu’elle a bien retiré ses trottinettes, mais pour en remettre de "plus robustes", un tout nouveau modèle, dès la semaine prochaine.

"Nous sommes bien là, notre flotte n’a été retirée que momentanément, nous serons à Paris", nous explique un porte-parole.

Ce dernier concède cependant que "des vraies questions se posent sur le marché parisien. Notre objectif est que le marché soit viable". VOI avait cependant annoncé il y a à peine 8 jours sa nouvelle offre de stationnement.

Trop d’opérateurs, trop de trottinettes

Avec douze opérateurs, soit l’une des plus fortes concentrations dans une même ville en Europe, la question de la consolidation est présente depuis le début de l’année. Si elle veut réguler les comportements dangereux, la nouvelle réglementation mise en place par la Mairie de Paris tente également d’assainir le marché. Un appel d’offres pour trois opérateurs sera ainsi prochainement lancé par la municipalité.

Cette dernière a en attendant demandé aux sociétés présentes de réduire le nombre de véhicules en libre-service. De 1000 actuellement en France (surtout à Paris), VOI n’en redéploiera plus que 500. 15.000 trottinettes au total seraient actuellement disponibles, et on en évoquait 40.000 possibles cet été. "Il y a actuellement trop de trottinettes en service proportionnellement à leur taux d’utilisation, avec des coûts de maintenance conséquents", explique la porte-parole de Bolt.

"Il se passe ce qui s’est passé dans le vélo en free-floating, le business-model n’est pas au rendez-vous, nous confie Grégoire Hénin. Ne resteront de toute façon à terme que ceux qui gagneront les appels d’offre lancés par les villes. Ceux qui ont travaillé sur un business-model avec des trottinettes solides".

Le vice-président de la Fédération des professionnels de la micro-mobilité (F2PM) voit ainsi plutôt les sociétés qui ont développé leur propre solution véhicule, sur des marchés bien définis réussir, que de grands acteurs mondiaux investissant tous azimuts à travers la planète.

Pauline Ducamp