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Réouverture de Notre-Dame: comment des scans 3D ont permis de sauver la reconstruction

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Pour reconstruire Notre-Dame de Paris à l'identique, des scans 3D ont été utilisés afin de réussir à éviter le pire.

Lorsque, le 15 avril 2019, un incendie majeur survient à la cathédrale Notre-Dame de Paris, c'est toute la structure de la bâtisse, datant de plusieurs siècles, qui est fragilisée. La flèche, élément central de la cathédrale, s'effondre peu après le début du sinistre.

Si la cathédrale a été sauvée in extremis grâce à l'intervention des pompiers, c'est ensuite la reconstruction qui a nécessité des mois de réflexion. Ce 7 décembre, au terme de cinq ans de travaux, Notre-Dame va rouvrir ses portes au grand public. Pour réussir cet exploit, il a fallu s'appuyer sur des scans 3D de la cathédrale.

Des scans pour mieux reconstruire Notre-Dame

"Ce qui a été fait, c'est qu'on a utilisé un scan 3D qui avait été réalisé de Notre-Dame de Paris avant l'incendie", révèle Nicolas Mangon, vice-président de la stratégie architecture, ingénierie et construction d'Autodesk, dans une interview accordéeà Tech&Co.

L'entreprise de conception par ordinateur, qui est l'un des mécènes de cette reconstruction, avait réalisé un scan récent, mis à la disposition des équipes en charge des travaux: "S'il n'y avait pas eu ces scans, rien n'aurait été possible", confie-t-il.

Une fois l'incendie maîtrisé et la situation stabilisée, un second scan a toutefois été effectué pour comprendre comment cet événement avait impacté la bâtisse: "On voulait voir s'il y avait des déplacements de voûtes ou si certaines structures avaient bougé de quelques centimètres, et c'était le cas."

L'intérêt de ces scans, c'est qu'une fois effectués, il n'est plus nécessaire pour les équipes d'Autodesk de se rendre sur place: tout se fait sur ordinateur.

"On transforme chaque élément en un point intelligent qui a une fonction précise," ajoute Nicolas Mangon. "Avec ça, on peut faire des calculs pour savoir, par exemple, si la nouvelle flèche allait tenir par rapport à son poids."

La lumière est aussi simulée, en prenant en compte celle provenant de l'extérieur, pour que les nouvelles installations soient bien visibles: "On a aussi pu simuler l'ensemble du lieu, où les camions allaient se garer, quelles machines allaient passer certains escaliers..."

Au terme de cinq ans de travaux menés à un rythme soutenu, la cathédrale sera de nouveau visible de tous, même si tout n'est pas encore tout à fait terminé. La foule sera nombreuse dans les prochains jours, avec des messes déjà complètes.

Sylvain Trinel