"Mourir un 13 février": une fausse tendance TikTok inquiète des parents au Canada

"Si vous voulez des fleurs le 14 février, il suffit de mourir le 13". Cette phrase, aussi troublante soit-elle, était au cœur d'un soi-disant "défi" sur Tiktok, en amont de la fête de la Saint-Valentin. Un défi qui a soulevé des inquiétudes dans le milieu scolaire canadien.
Le "défi", qui s'avère être une série de vidéos à caractère humoristique, avait mis en alerte plusieurs Centres de services scolaire (CSS) au Québec (une institution de gouvernance locale, appartenant au ministère de l'Education québécois).
Les CSS avaient averti l'Institut national de santé publique du Québec, avant d'envoyer un message de sensibilisation à des parents d'élèves - inscrits dans les établissements québécois - pour les "inviter à être vigilant avec (leur) enfant".
"Nous avons jugé important de vous prévenir rapidement puisqu’il s’agit d’un défi qui incite à passer à l’acte demain [mardi 13 février, ndlr]. Notre intention n’est pas de vous alarmer, mais simplement de vous informer de l’existence de ce défi afin que vous puissiez être à l’affût de tout comportement inhabituel chez votre enfant", indiquait le message rapporte Le Journal du Québec.
Pas vraiment un défi
Mais le "défi" mentionné par les CSS n'en était pas vraiment un. Il s'agissait d'une vague de vidéos humoristiques sur le réseau social chinois. Radio Canada indique que des vidéos semblables étaient déjà en circulation l'année passée.
"Cette histoire a pris toutes sortes de proportions aujourd'hui", regrette Luc Massicotte, porte-parole de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), auprès de Radio Canada.
Il évoque de simples "incitations" qui peuvent avoir des répercussions sur les "gens qui souffrent". "Cela banalise le rapport au suicide. Les gens qui diffusent ces vidéos devraient être plus vigilants", conclut-il.
Contacté par Radio Canada, Tiktok a déclaré que ce contenu n'était pas nouveau et qu'il ne constituait pas une tendance sur la plateforme. Cette dernière assure ne pas autoriser les contenus susceptibles de mettre les jeunes en danger, bien qu'elle soit régulièrement mise en cause en raison de ses effets sur la santé mentale des jeunes.
Depuis presque un an, l'application Tiktok est interdite sur les téléphones gouvernementaux canadiens. Une décision liée au risque que présente l'application pour la vie privée et la sécurité des données personnelles.