Apple limite l’accès des développeurs au carnet d’adresses sur iPhone

Apple ajoute une nouvelle brique à sa politique de protection des données. - Elijah Nouvelage / AFP
Apple tarit une source mirifique de données pour les développeurs. L’entreprise a induit un changement sur l’App store, qui limite l’accès des concepteurs d’applications aux contacts des détenteurs d’iPhone, fait remarquer Bloomberg.
Jusqu’à présent, certaines applications, telles qu’Instagram pour ne citer qu’elle, pouvaient requérir de partager avec elles l’intégralité du répertoire de leurs utilisateurs sous couvert de favoriser la mise en relation avec des proches. Cette fonctionnalité permettait de retrouver des données sur des personnes n’y ayant pas consenti, à savoir ces mêmes proches.
Bloomberg note qu’un développeur pouvait par exemple accéder à l’ensemble des informations associées à un nom présent dans un répertoire, qu’il s’agisse d’une adresse mail, de notes ou encore d’une photo.
La fin de la collecte abusive de contacts
Depuis début juin, Apple se penche sur l'accès des développeurs d'applications à ces données. "N’utilisez pas les informations des Contacts, Photos ou autres API qui ont accès à des données d’autres utilisateurs pour créer une base de données de contacts pour votre utilisation ou pour les vendre à un tiers parti", peut-on ainsi lire dans les mentions légales à destination des développeurs.
L'interdiction pour les applications d’envoyer un message à tous les contacts d’un utilisateur à partir des données récoltées par les Contacts ou Photos est elle aussi explicitement mentionnée, "sauf s’il s’agit de l’initiative explicite de l’utilisateur en question et d’une manière individuelle". Le cas échéant, l'utilisateur concerné devra être en mesure d'accéder à "une description claire de la manière dont le message apparaîtra" aux récepteurs du message.
Si ces nouvelles règles ne mettent pas intégralement fin à la collecte de données, elles modifient grandement la façon dont elles pourront être exploitées. Les mentions légales comprennent également l'interdiction de "récolter des informations sur quelles autres applications sont installées sur le téléphone de l’utilisateur a des fins d’analyses statistiques et de marketing". En cas de non respect de ces règles, les développeurs s’exposent alors à une interdiction pure et simple de leur application sur l’App Store.
Par de telles règles, Apple se donne des airs d'anti-Facebook. L'entreprise de Mark Zuckerberg est depuis plusieurs semaines pointée du doigt pour la collecte abusive des données de ses utilisateurs. Dans le cadre de l'affaire Cambridge Analytica, les informations de près de 87 millions de membres du réseau ont été mises à profit à des fins politiques. Dès les premiers jours de ce scandale, Tim Cook, le PDG d'Apple, s'était fendu d'une pique à l'encontre de Facebook. "La possibilité qu’une personne puisse connaître ce que vous recherchez, avec qui vous êtes en contact, qui sont vos contacts, les choses que vous aimez ou détestez et tous les détails de votre vie, sont des choses qui de mon point de vue ne devraient pas exister", avait-il alors déclaré. Il a depuis joint le geste à la parole.