La ville américaine de Portland met le holà sur la reconnaissance faciale

Un scanner de reconnaissance faciale utilisant l'intelligence artificielle présenté au salon de la robotique au CES de Las Vegas en janvier 2019 - DAVID MCNEW © 2019 AFP
Portland va plus loin que toute autre ville américaine dans le bannissement de la reconnaissance faciale. La ville de l'Oregon a adopté ce mercredi la plus complète interdiction de cette technologie dans le pays. Cette dernière ne sera la bienvenue ni auprès des services muncicipaux, dont les forces de police, ni auprès des banques, restaurants et entreprises privées désireuses de l'utiliser dans les espaces publics.
Cette interdiction, en deux textes distincts, a été votée à l'unanimité par les membres du conseil municipal de Portland. Concrètement, une telle décision empêchera une entreprise privée telle que Starbucks d'utiliser la reconnaissance faciale dans les espaces publics, dont les trottoirs, et dans ses espaces de vente, ont précisé les autorités. Rien n'empêche néanmoins des particuliers de recourir à cette technologie dans un espace privé.
Une première
"C'est un jour véritablement historique pour la ville de Portland", a déclaré le maire Ted Wheeler, qui espère ériger sa ville en modèle du genre.
"Les habitants de Portland méritent la tranquillité d'esprit. Ils méritent la transparence des institutions privées, tout comme ils méritent la transparence des institutions publiques... J'espère que d'autres villes, grandes et petites, dans ce pays et dans le monde entier, suivront cet exemple".
Dans le pays, la réglementation autour de la reconnaissance faciale n'en est qu'à ses débuts. En fin d'année dernière, la Californie, pourtant pionnière en la matière, a interdit l'utilisation de cette technologie par la police.
En juin dernier, IBM annonçait renoncer à développer des technologies de reconnaissance faciale destinées à de la surveillance de masse, craignant son utilisation pour promouvoir la discrimination et l'injustice raciales. Aucune ville américaine ne s'était jusqu'à présent aventurée à bannir la reconnaissance faciale dans les espaces privés.