Vidéosurveillance algorithmique: le préfet de police de Paris "favorable" à une prolongation du dispositif

La vidéosurveillance algorithmique finalement prolongée à Paris? Des expérimentations avaient été réalisées durant les Jeux olympiques de Paris 2024 afin d'utiliser l'intelligence artificielle sur des images issues de caméras de vidéosurveillance.
Un bilan "positif" mais sans interpellation
Interrogé sur le sujet lors d'une audition devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, le préfet de Paris, Laurent Nunez, s'est dit "favorable" au prolongement de l'expérimentation, jugeant le bilan "positif", comme l'a repéré Le Monde.
"Nous présenterons le bilan au comité d'évaluation et au gouvernement. A titre personnel, et c'est la proposition que nous allons pousser, nous sommes très favorables [à une prolongation]", a-t-il affirmé.
Si le gouvernement doit proposer ou non la reconduction du dispositif, son autorisation initiale remonte à mai 2023. A l'époque, une "loi JO" avait été promulguée et avait fait grincer des dents, notamment chez les associations de défense de la vie privée. Néanmoins, sa mise en application n'avait été rendue effective qu'un an et demi plus tard - sans la reconnaissance faciale, lors des jeux de Paris 2024 et ne devait détecter que les comportements jugés "anormaux", notamment liés à des mouvements de foule ou à des objets abandonnés.
Un rapport revenant sur les effets positifs ou négatifs de la mesure doit être rendu public d'ici au 31 décembre, tandis que l'autorisation actuelle n'est effective que jusqu'au 31 mars 2025.
"Détecter un flux ou un mouvement anormal"
Si une dizaine de sites étaient concernés pendant les Jeux olympiques, ce sont néanmoins les Jeux paralympiques qui ont le plus profité de la vidéosurveillance algorithmique: "Nous les avons utilisés plus souvent, notamment lors de la cérémonie d'ouverture," a précisé Laurent Nunez.
Toutefois, aucune interpellation n'est due à une détection par l'algorithme: "Le but était de détecter un flux ou un mouvement anormal. En ce sens, c'est un outil d'aide très utile. Je ne demande pas plus."
Pour Laurent Nunez, l'objectif serait d'utiliser l'intelligence artificielle pour des événements de moindre envergure mais qui comprennent un dispositif sécuritaire important, comme "les manifestations sportives ou culturelles comme des concerts." En cause, la présence policière qui n'est pas la même que pendant les JO: "Cette assistance aux opérateurs de vidéosurveillance revêt un caractère plus important."
Reste que les désirs du préfet de Paris risquent une nouvelle fois de faire bondir les défenseurs de la vie privée, qui voient dans ce dispositif un moyen de surveiller à grande échelle la population.