Travailler avec une IA pourrait avoir un impact sur la santé mentale et la consommation d'alcool

Alors que l'IA vient bouleverser le monde du travail, une étude affirme que son utilisation professionnelle quotidienne renforcerait le sentiment de solitude.

Travailler quotidiennement avec une intelligence artificielle rendrait-il solitaire, alcoolique et insomniaque? Même si cette description frise la caricature, une étude publiée par l'Université de Géorgie affirme que l'IA n'est pas sans effet sur la santé mentale, rapporte le média spécialisé Fast Company. Des résultats à prendre, pour autant, avec des pincettes,

L'enquête s'est déroulée entre le printemps 2021 et le printemps 2022. Durant un an, le chercheur Pok Man Tang et ses équipes ont interrogé 800 salariés travaillant avec une IA aux Etats-Unis, en Indonésie, à Taïwan et en Malaisie.

L'étude a été menée au sein d'une entreprise biomédicale taïwanaise, dans une société technologique américaine, une entreprise malaisienne, et enfin dans une société de gestion immobilière indonésienne.

Selon les résultats, il apparaît que les employés travaillant avec une IA souffrent davantage de solitude, d'insomnie et consomment plus d'alcool que leurs collègues qui n'utilisent pas d'IA. A noter que les résultats diffèrent en fonction des pays. En Indonésie, la consommation d'alcool comme conséquence de l'utilisation de l'IA est beaucoup moins forte que dans les autres pays étudiés.

En cause notamment, le manque de contact humain. Il apparaît que les employés qui travaillent avec une IA sont plus enclins à agir en groupe, à discuter avec leurs collègues car ils recherchent davantage d'interactions. Dès lors qu'ils quittent leur lieu de travail, le sentiment de solitude se fait ressentir davantage et des comportements excessifs sont plus susceptibles d'apparaître.

En revanche, les résultats de cette étude restent à nuancer. Le document rappelle ainsi que l'être humain reste un animal social et que l'isolement renforce l'apparition des comportements excessifs.

De son côté, la chercheuse Gem Dale, interrogée par Fast Company, met en garde contre le fait de tirer des conclusions à partir d'une seule étude:

"Nous ne devrions pas seulement lire cette seule étude et tirer la conclusion que l'utilisation de l'IA conduira nécessairement à ces résultats. Le bien-être au travail est un concept complexe et multidimensionnel, difficile à définir et tout aussi difficile à mesurer".

Selon une estimation de Goldman Sachs, l'IA générative pourrait menacer 300 millions d'emplois dans les années à venir.

Margaux Vulliet