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Les sociétés de recouvrement s'intéressent à l'IA pour rappeler à l’ordre les créanciers

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Aux Etats-Unis, plusieurs sociétés promettent de recouvrer des dettes grâce à l’intelligence artificielle. Un procédé qui interroge toutefois les autorités.

Pour payer vos dettes, vous allez peut-être bientôt devoir argumenter avec… une intelligence artificielle. Comme dans beaucoup de domaines désormais, l’intelligence artificielle se fait une place du côté des sociétés de recouvrement. L’objectif? Récupérer l’argent dû avec plus d’efficacité et surtout à moindre coût. 

Comme le relève le média américain Vice, de nombreuses entreprises offrent ainsi des solutions automatisées pour remplacer les agents de recouvrement. Parmi elles, Skit.ai, SmartAction, Genesys ou encore Latitude. Et toutes proposent la même chose: optimiser la charge de travail des agents. 

"Les agents virtuels alimentés par l'IA fonctionnent en faveur de tous en allégeant la charge des agents et en permettant aux clients de se sentir autonomes dans leur expérience de recouvrement", explique par exemple SmartAction sur son site Internet.

30 millions d'Américains endettés

L’entreprise ajoute qu’aujourd’hui, environ 30 millions d’Américains possèdent une dette en cours de recouvrement. Une aubaine donc pour ces entreprises, qui mettent en avant l’efficacité de leurs solutions. Selon certaines, le fait de ne pas avoir affaire à un humain au bout du téléphone, mais avec un robot donc, permettrait aux personnes endettées d’être plus en confiance car moins soumises à une perception de jugement de la part de leur interlocuteur. 

Les autorités américaines, comme le Consumer Financial Protection Bureau (CFPB, ou "bureau de protection des consommateurs en matière financière" en français) restent toutefois alertes quant à l’utilisation de ces procédés. "L’utilisation des technologies de pointe, comme l’intelligence artificielle, doit être conforme aux lois fédérales", indique le CFPB dans un communiqué

"Nous voyons déjà comment les outils d'IA peuvent accélérer la fraude et automatiser la discrimination, et nous n'hésiterons pas à utiliser toute l'étendue de nos autorités légales pour protéger les Américains de ces menaces", a également déclaré dans le même communiqué Lina M. Khan, présidente de la Federal Trade Commission.

Faire plus, plus vite, avec moins d'humains dans la boucle: un procédé de plus en plus utilisé par les entreprises. Reste à savoir si ces méthodes peuvent s’appliquer dans tous les domaines, notamment ceux qui touchent à l’argent, qui est à la fois un bien précieux mais aussi un sujet sensible.

Julie Ragot