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L'IA ne connait pas le "secret professionnel": le patron d'OpenAI veut régler "de toute urgence" le problème de confidentialité de ChatGPT

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Sam Altman estime que les utilisateurs devraient bénéficier du même concept de confidentialité que le secret professionnel qui existe entre un médecin et un patient.

Pour certains utilisateurs, ChatGPT est plus qu'un simple chatbot. Ils y voient un ami, un confident ou même un thérapeute, se confiant à lui à propos de leurs angoisses ou encore une rupture amoureuse. Un comportement dont le patron d'OpenAI, Sam Altman, a conscience.

"Les gens parlent de leurs problèmes les plus intimes à ChatGPT. Les gens, surtout les plus jeunes, l'utilisent comme thérapeute, coach de vie: ils rencontrent des problèmes relationnels et se demandent: 'Que dois-je faire?", a-t-il déclaré dans le dernier épisode du podcast de l'humoriste Theo Von, comme le rapporte le site spécialisé Techcrunch.

Un problème à traiter "de toute urgence"

Il vaut pourtant mieux éviter de trop se confier à ChatGPT, comme l'a rappelé Sam Altman, car contrairement aux relations entre une personne et un véritable thérapeute, la confidentialité n'existe pas lorsqu'un utilisateur se confie à une IA.

"Aujourd'hui, si vous parlez de ces problèmes à un thérapeute, à un avocat ou à un médecin, vous bénéficiez du secret professionnel. Il existe le secret professionnel, la confidentialité des échanges entre le médecin et son patient, etc. Et nous n'avons pas encore trouvé de solution pour les conversations avec ChatGPT", a-t-il indiqué.

Une absence de cadre qui pourrait être problématique dans le cas où OpenAI serait poursuivie en justice, car l'entreprise serait légalement tenue de dévoiler ces conversations intimes, a souligné Sam Altman. Le New York Times, qui a déposé une plainte contre la société fin 2023, veut par exemple l'obliger à conserver toutes les discussions des utilisateurs avec ChatGPT. Une demande révélée début juin par Sam Altman, qui a jugé celle-ci "inappropriée".

"Je trouve ça complètement aberrant", a déploré le milliardaire concernant cette absence de cadre juridique. "Je pense que nous devrions avoir le même concept de confidentialité pour nos conversations avec l'IA que pour un thérapeute ou autre - et personne n'avait à y penser il y a encore un an", a-t-il ajouté.

L'entreprise considère également que ce manque de confidentialité peut constituer un frein à une adoption plus large de son chatbot. "Nous devons traiter ce point de toute urgence", a affirmé Sam Altman, révélant qu'il avait déjà parlé de ce problème avec des responsables politiques, qui étaient "globalement d'accord" avec lui.

Kesso Diallo