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Sonic: cinq anecdotes que vous ignorez (peut-être) sur le célèbre hérisson

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Le hérisson bleu de Sega revient dans une nouvelle aventure sur Nintendo Switch. L'occasion de revenir sur la création du grand rival de Mario.

32 ans après le premier épisode, Sonic est de retour. Avec Sonic Superstars, disponible sur Switch, c'est même un retour aux sources pour le hérisson qui revient dans un épisode en 2D, proche des premiers opus.

Rares sont d'ailleurs les mascottes avec une telle longévité. Voici cinq anecdotes que vous ignorez (peut-être) sur Sonic.

1 - Sega s'est cassé les dents avec d'autres mascottes

Sonic n'est pas arrivé comme le messie pour Sega. La compagnie, dans ses plus belles heures, était le redoutable concurrent de Nintendo. Mais face à Mario, il lui manquait une mascotte pour propulser ses ventes. Et Sonic n'a pas été la première tentative.

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Dès le milieu des années 1980, le personnage d'Alex Kidd est la première mascotte de l'entreprise. Grand mangeur d'onigiris (des boulettes de riz), il aborde un look manga et probablement trop japonais pour le marché international. Surtout, il ne collait plus avec l'image adolescente revendiquée par Sega au début des années 1990.

Alex Kidd, la mascotte qui a précédé Sonic
Alex Kidd, la mascotte qui a précédé Sonic © Capture

Avant lui, Opa-Opa était la première mascotte de Sega. Ce petit vaisseau ailé, et marchant sur deux jambes, était issu du jeu Fantasy Zone, sorti en 1986.

2 - Avant le hérisson, l'idée d'un lapin

Lorsque le père de Sonic a planché sur un nouveau personnage, plus en phase avec la nouvelle console Mega Drive de Sega, c'est d'abord un lapin qui était envisagé.

"Nous avons imaginé un lapin qui pouvait tenir et lancer des objets avec ses oreilles, et nous avons décidé d'en faire un personnage capable de se rouler et de se retourner" expliquait récemment Naoto Ōshima au magazine japonais DenFaminicoGamer.

Finalement, c'est hérisson qui a été préféré. "Quand je réfléchissais au personnage, je me trouvais à New York" poursuit Naoto Ōshima. "Nous avons préparé un panneau avec des illustrations des personnages candidats et avons demandé aux passants de Central Park de voter pour leur personnage préféré. Sonic était le meilleur. Après avoir reçu les résultats, j'ai décidé : 'Allons-y avec ce personnage'."

Petit clin d'œil à l'histoire, le fameux lapin est disponible dans la version Deluxe de Sonic Superstars.

Le lapin sera bien dans le jeu
Le lapin sera bien dans le jeu © Sega

3 - Un personnage taillé pour les États-Unis et l'Europe

Le succès de Sonic s'est avant tout observé à l'international. Et c'était le but. Loin des canons japonais – comme Alex Kidd – Sonic était raccroché aux valeurs occidentales et notamment américaines.

"Sonic est un personnage qui ne peut pas rester assis et qui agit rapidement. Agir avant de réfléchir est une idée que les Japonais n’ont pas souvent, mais c’est l’image des Américains du point de vue japonais" raconte Naoto Ōshima. En réalité, les Japonais étaient un peu désarçonnés par le côté arrogant de Sonic et surtout son aspect "cool", qui ne correspondait pas forcément aux valeurs locales.

En revanche, le personnage a su embrasser son époque du côté de l'Occident, avec des références à la vitesse et quelques touches culturelles comme les chaussures du hérisson dont les couleurs s'inspirent de l'album "Bad" de Michael Jackson.

4 - La couleur bleue, pas seulement celle de Sega

On raconte souvent que le bleu de Sonic était tout simplement celui de Sega. "C'est vrai, mais la couleur tendance et la couleur clé de l'industrie de la mode cette année-là (1991, ndlr) était le bleu" explique Naoto Ōshima. "C'était une époque où les tons terreux et l'écologie étaient mis en avant".

Le jeu Sonic fait d'ailleurs la part belle aux environnements naturels et verdoyants, notamment dans le premier niveau "Green Hill." En 1992, Sega sortira d'ailleurs une autre franchise culte de sa Mega Drive: Ecco the Dolphin.

5 – Le nom d'Ivo Robotnik, une pure invention américaine

C'est le sujet qui fâche chez Sega. À l’origine (et c'est désormais le cas), l'antagoniste s'appelle Eggman. Sauf que dans les premiers jeux, les Européens et Américains ont eu droit à une autre dénomination: Docteur Ivo Robotnik.

Ce changement de nom, fréquent dans les adaptations, a surtout été effectué dans le dos de l'équipe de développement japonaise par la direction américaine.

C'est un certain Dean Sitton qui a proposé le nom Ivo Robotnik. Et le conseiller s'est en fait contenté de proposer une série de noms à la direction de Sega of America. "Ma seule connexion avec ce nom était le petit ami de ma sœur à l'époque, originaire de Croatie, nommé Ivo" a-t-il raconté sur un forum.

"Le terme Robotnik a été inventé bien avant mon arrivée chez Sega" poursuit-il (le mot signifie "travailleur" en polonais). "Il y avait des ambiances à la fois industrielles et révolutionnaires dans le jeu" glisse-t-il sans forcément évoquer la guerre froide qui était sur le point de s'éteindre.

"D'autres noms que j'avais suggérés ont été rejetés" précise-t-il, évoquant des noms comme Docteur X, docteur Gloom, Dr What." Et de conclure: "ce sont les producteurs qui décident. J'étais un humble conseiller de jeu."

Thomas Leroy Journaliste BFM Business