Facebook revient sur sa position et bannira les contenus négationnistes

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook. - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
Facebook assimile sur le tard les propos négationnistes à des propos haineux, et les bannira en vertu de ses conditions d'utilisation. Ce 12 octobre, le réseau social a annoncé que cette politique vaudrait partout dans le monde. Les messages négationnistes, qui "nient" ou "déforment la réalité de l’Holocauste" seront ainsi interdits sur sa plateforme, dans le monde entier.
Facebook indique répondre en cela à une "hausse bien documentée de l'antisémitisme dans le monde entier" et après avoir constaté "le niveau inquiétant" du nombre de personnes qui pensent que la Shoah n'a pas eu lieu ou a été exagérée".
L'interdiction promise par Facebook prendra effet de façon progressive. Les internautes pourront être redirigés vers des sources crédibles d'information extérieures à Facebook, à la manière de ce que le réseau social a déjà mis en place pour redonner du contexte à certaines fausses informations.
Le droit de se "tromper"
Dans un message vidéo publié le mercredi 29 juillet, des survivants de l’Holocauste avaient demandé à Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Facebook, de retirer du réseau social les contenus négationnistes, jusqu'à présent sans succès. En 2018, Mark Zuckerberg défendait encore le droit de ses utilisateurs à "se tromper", propos négationnistes inclus, relevait le Guardian.
“Ces propos [le négationnisme, NDLR] sont terribles, mais je ne pense pas que notre plateforme devrait les supprimer, car les gens font parfois des erreurs. Il est difficile de comprendre leurs intentions”, avait-il expliqué, dans une interview accordée au site spécialisé américain Recode.
Facebook refusait ainsi de supprimer les propos négationnistes, sauf dans les pays où ils sont passibles de poursuites pénales, comme en France ou en Allemagne. Aux Etats-Unis, révisionnisme et négationnisme ne sont pas interdits par la loi. La jurisprudence tend à les placer sous la protection du premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d’expression.