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On a essayé "l'eWalk", l'exosquelette pour marcher sans se fatiguer

L'exosquelette eWalk

L'exosquelette eWalk - Tech&CO

Cet exosquelette, développé par Sonceboz avec l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne et Moving Magnet Technologies, est destiné aux personnes valides souhaitant une assistance pour marcher.

Réduire ses efforts et améliorer son endurance. Le tout, grâce à une prothèse d'assistance à la marche. À mi-chemin entre un vélo électrique et un exosquelette classique se trouve l'eWalk. Une initiative pour aider les personnes en bonne santé à marcher dans la vie quotidienne.

"C'est un produit qui s'adresse à des personnes capables de marcher. Il existe des exosquelettes pour des personnes paraplégiques, mais ce n'est pas sa fonction", détaille Olivier Pajot, le chef de la cellule innovation chez Sonceboz, la société derrière l'ambitieux projet.

L'entreprise suisse, qui a ses quartiers non loin de Berne - la capitale, a travaillé avec l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), le groupe REHAssist dirigé par le Dr Mohamed Bouri et Moving Magnet Technologies (MMT) pour présenter à Vivatech ce qui n'est encore qu'un premier prototype.

Fini les présentations, il est temps d'essayer ce robot portatif qui promet d'assister les déplacements. "Le robot est là pour aider la personne et rien de plus. Il s'adapte en fonction de ses intentions. Ici les deux marchent. L'humain au sens propre et la machine", blague Olivier Pajot.

Son poids - seulement cinq kilos sur la balance - n'est pas rédhibitoire et une fois placé sur les hanches le robot n'interfère pas les mouvements. Des sangles sont attachées autour des cuisses et le tour est joué. Vous n'avez qu'à marcher.

Algorithme intelligent, puissance de feu

Grâce à son algorithme, l'eWalk s'adapte en fonction de vos déplacements (vitesse et cadence). "Le système est complètement transparent. Il s'adapte même lorsque vous êtes dans les escaliers et arrête l'assistance quand vous descendez", souffle le chef de la cellule innovation chez Sonceboz.

Et c'est dans les escaliers, justement, que l'eWalk prend tout son sens. Si - à notre échelle - il était difficile de déterminer le niveau d'assistance sur le plat, dans les escaliers c'est une tout autre affaire. Cette impression de ne pas gravir les marches est rapidement coupée quand l'assistance s'arrête et nous ramène à la réalité.

Le robot portatif prend tout son sens dans les escaliers.
Le robot portatif prend tout son sens dans les escaliers. © Sonceboz

Ce dispositif portatif est capable de distribuer aux jambes jusqu'à 30% de la force des hanches. A notre échelle, cela représentait environ 30 Nm (newtons-mètres) de couple, soit 15 nm par moteurs. Ce dernier étant capable de supporter une force de 35 nm (soit 70 au total, moitié moins qu'un scooter thermique de milieu de gamme, quand même).

"Ce qu'on a voulu éviter, c'est que la personne soit obligée de se déplacer avec son smartphone dans la main ou avec une éventuelle télécommande".

Avec une autonomie qui propose jusqu'à cinq heures de randonnée continue, l'eWalk propose différents modes d'assistances - comme tout bon vélo électrique. "On peut imaginer que la personne puisse changer elle-même le volume d'assistance mais ce n'est pas le cas pour le moment", relativise Olivier Pajot.

Sonceboz cherche des partenaires pour le mettre son dispositif sur le marché, dont le prix serait équivalent à ceux des vélos électriques (une fourchette comprise entre 2.000 et 5.000 euros).

Willem Gay