Tech&Co
Cybersécurité

Un chatbot créé pour occuper les escrocs en ligne et aider à les arrêter

placeholder video
Des chercheurs ont réussi à soutirer des informations à des escrocs grâce à l'aide d'un chatbot faussement intéressés par des arnaques en ligne.

Et si les chatbots pouvaient aussi aider les autorités? Parfois utilisés par les escrocs pour tenter de piéger des victimes, ils peuvent aussi être utiles pour retourner une situation. C'est en tout cas le constat des chercheurs de l'entreprise Netcraft, qui a publié les résultats d'une expérience mettant en scène un chatbot qui s'est mis à discuter avec des escrocs.

Repérés par le site spécialisé Numerama, les résultats sont notables, puisque le chatbot a permis de récupérer des informations personnelles d'arnaqueurs en série, tout en maintenant une conversation convaincante.

Des comptes dans plus de 70 pays

Tout part de mails ou de messages envoyés par des personnes peu scrupuleuses promettant monts et merveilles à leurs victimes. Héritages non réclamés, crypto-monnaies en pagaille ou encore tentative d'usurpation d'identité pour accéder à des comptes bancaires.

Netcraft a donc imaginé un chatbot programmé pour tenir la conversation avec des escrocs, avant que ces derniers ne donnent notamment les numéros de comptes bancaires utilisés pour récupérer l'argent de victimes, avant d'envoyer ces informations aux autorités. En moyenne, il n'a fallu qu'une quinzaine de messages de la part du chatbot - contre une trentaine pour l'escroc - pour le convaincre d'envoyer des données.

Sur une période de deux ans, l'étude a permis de récupérer des données en provenance de 600 établissements bancaires, situés dans plus de 70 pays.

L'étude démontre également l'utilité des chatbots pour répondre à des besoins spécifiques dans la cybersécurité. Les résultats concluants pourraient également offrir aux autorités de meilleurs moyens de lutter contre les arnaques en ligne qui sont de plus en plus nombreuses et ingénieuses pour faire tomber leurs victimes dans leurs filets.

Sylvain Trinel